Conseil nationalRoger Nordmann contre l’UDC: «Vous sabotez la lutte contre la pandémie!»
Lors de la discussion sur la loi Covid-19 ce jeudi, le chef du groupe socialiste a fustigé l’attitude du plus grand parti de Suisse, accusé d’avoir «saboté» la politique du Conseil fédéral et en particulier la vaccination.
- par
- Eric Felley
Lors de la discussion d’entrée en matière ce jeudi pour de nouvelles modifications de la loi Covid-19, le chef du groupe socialiste, Roger Nordmann (PS/VD), a fait monter la température dans la salle du Conseil national. Il s’en est pris vivement à l’UDC et ses représentants. Pourtant, peu avant, le chef du groupe UDC, Thomas Aeschi (UDC/ZG), avait montré un signe de bonne volonté en retirant sa proposition de non entrée en matière. Sa collègue Céline Amaudruz (UDC/GE) avait aussi déclaré avoir «pris acte» du vote populaire de dimanche.
«Et, vous, messieurs, dames de l’UDC?»
Mais, à son tour de parole, Roger Nordmann n’a pas voulu adoucir la sienne: «Cette pandémie apporte beaucoup de souffrances. Elle stresse tout le monde les hôpitaux, les EMS, les familles, les entreprises. Elle a déjà coûté 25 milliards d’endettement supplémentaire à notre Confédération. Et, vous, messieurs, dames de l’UDC, premier parti du pays, confortablement installé au Conseil fédéral, que faites-vous dans cette situation? Quelle est votre réponse à la crise? Quel soutien apportez-vous à la Suisse?
Campagne «grotesque» contre Alain Berset
Et les réponses du Vaudois ont fusé. Il a accusé l’UDC de «saboter systématiquement la lutte contre la pandémie» ou «de torpiller le système du certificat, qui permet, hors des pics épidémiques, de mener une vie plus ou moins normale». Prenant la défense du ministre de la Santé, il a ajouté: «Après avoir hurlé que les vaccins arrivaient trop tard et après avoir construit une campagne grotesque contre le conseiller fédéral Berset au sujet de la Lonza, à peine les vaccins étaient disponibles, vous avez commencé à saboter la vaccination. D’abord insidieusement, en parlant de liberté et de choix personnel, comme s’il n’y avait pas d’enjeux collectifs.»
«Les milieux de la pire espèce»
Il a reproché à l’UDC «de s’être acoquiné avec les réseaux antivax internationaux de la pire espèce», durant la dernière campagne contre la loi Covid-19. Enfin, il a relevé qu’une section cantonale du parti est allée «jusqu’à recommander, dans une intervention au Grand Conseil, l’ivermectine, un vermifuge pour équidés dangereux pour les humains. À croire que vous prenez vos électrices et électeurs pour des ânes, au propre comme au figuré».
38% d’ânes?
Ces propos ont fait bondir Albert Rösti (UDC/BE) qui a reproché à Roger Nordmann de «faire du populisme» et lui a demandé de retirer les accusations «d’incitation à la violence, jamais nous n’avons incité à la violence». Le Vaudois a répliqué qu’il n’avait pas parlé d’incitation à la violence… Plus loin dans le débat, c’est le conseiller Thomas de Courten (UDC/BL) qui a repris Roger Nordmann en évoquant les résultats de dimanche: «Nous faisons partie des perdants, c’est vrai. Mais 38%… on ne les traite pas d’ânes. Selon M. Nordmann, ceux qui voteraient UDC seraient donc tous des ânes. Je trouve assez arrogant de dire cela et cela participe au clivage qu’on ne veut pas.».