PartenariatNous aimons la choucroute!
Non, ça n’a pas toujours été une partie de plaisir que de nous faire avaler, à mes frères et moi, ce légume lacto-fermenté. La mode du kimchi n’avait pas encore déferlé sur l’Helvétie.
- par
- Pascal Olivier, Bio Vaud
Je vais vous expliquer un truc bonnard que nous avions mis en place pour ingurgiter plus facilement cette préparation. A la ferme, on l’extrayait d’une grosse toupine située à la cave; c’était déjà une expédition dans la pénombre que d’approcher la grosse jarre en grès d’où sortait une mousse verdâtre.
Il fallait ensuite enlever le gros caillou qui reposait sur le couvercle en bois, puis, une fois cette opération effectuée, se saisir d’une quantité phénoménale de cette masse grisâtre. «C’est la 7ème fois qu’on la réchauffe qu’elle est la meilleure», disait ma grand-mère. Bref, une fois la choucroute rincée et basculée dans une casserole immense, la cuisson commençait. Dès ce moment, dès que l’on rentrait à la maison, plus de doute sur le menu. L’odeur était bien là pour quelques jours.
Ah oui, je voulais vous expliquer quel truc nous avions inventé, mes frères et moi, pour arriver au bout de notre assiette. Le but était de collectionner le maximum de points. De points? Oui, les grains de poivre blanc qui parsèment allègrement ce plat valaient 1 point, les graines de genièvre, moins nombreuses et parfois récoltées par mon père sur les pentes abruptes de Mörel, en valaient 2 et le graal c’était les clous de girofle, épice mystérieuse et lointaine, qui atteignaient les 5 points.
Nos trophées alignés fièrement au bord de l’assiette, nous nous dépêchions d’arriver au bout de cette épéclée de légumes pour enfin faire les comptes. Ma mère excellente institutrice vérifiait les opérations pour désigner le roi du jour. C’est comme ça que j’ai appris à aimer ce plat d’hiver.
Enfin je dois vous avouer quelque chose. C’était en fait de la compote aux raves. J’en suis tout choucrouté!
En partenariat avec «La semaine du goût»