Covid-19Le rappeur Stress: «J’ai envie de contribuer à la fin de cette pandémie»
L’artiste fait partie des personnalités suisses qui ont accepté de se produire lors de la tournée en faveur de la vaccination «Back on tour». Il sera notamment le 9 novembre à Lausanne (VD) et le 10 à Sion (VS). Interview.
- par
- F.D.A.
À partir du 7 novembre, plus de 80 personnalités du monde du sport, de la culture, de l’économie et de la politique s’engageront en faveur de la vaccination. Parmi elles, le rappeur Stress. Le Vaudois de 44 ans fait partie de la tournée «Back on tour» qui commencera le 8 novembre et s’arrêtera à Lausanne et Sion les 9 et 10 novembre prochain. À cette occasion, des artistes comme Stefanie Heinzmann, Danitsa, Dabu et Kunz, Anna Rossinelli et Sophie Hunger seront aussi là.
Toutes les personnes présentes à ces concerts pourront obtenir des conseils et se faire vacciner sur place. La capacité maximale est limitée à 500 personnes et les cinq dates sont déjà complètes. Les concerts se dérouleront en plein air et il n’y aura pas d’obligation de présenter un certificat Covid. Avant le lancement de cette semaine spéciale, nous avons contacté l’interprète de «Billy Bear» pour comprendre les raisons qui l’ont poussé à participer à cet événement.
Comment se sont déroulées ces deux dernières années sous le signe du Covid?
Stress: C’était une expérience assez surréelle. Je n’aurais pas pensé vivre ça de mon existence. En même temps, je pense qu’en Suisse, on n’est pas trop mal lotis. C’est vrai qu’en tant qu’indépendant, en tant qu’artiste, nous avons eu un moment de pause. Nous en avons profité pour se concentrer sur d’autres choses, comme travailler sur nous-mêmes ou passer du temps au studio. Je n’ai pas attrapé le Covid, mais ma mère oui. Pour moi, c’était effrayant. C’était dix longues journées. Nous nous rendons compte de l’impact de la maladie seulement quand elle entre dans nos vies. Et c’est vrai qu’à ce moment-là, c’était vraiment très effrayant pour moi.
Pourquoi avoir accepté cette proposition de concerts de la part de l’Office fédéral de la Santé Publique?
Tout simplement car j’ai envie de contribuer à la fin de cette pandémie. Il faut bien faire quelque chose pour que nous arrivions à mettre un terme à tout ça. Bien sûr, nous pouvons tous avoir nos opinions, mais que faisons-nous individuellement pour sortir de là? C’est vraiment un effort de groupe, à mon avis, et j’ai envie de contribuer à cela.
Êtes-vous étonné que la Suisse ait du mal à convaincre sa population à se faire vacciner?
Pas forcément. C’est une population qui a toujours été extrêmement individuelle et qui a eu le luxe de pouvoir l’être aussi. Ce n’est pas forcément un pays qui a connu les grandes guerres de la même manière que les autres pays qui nous entourent. Cet état d’esprit d’individualisme est vraiment ancré dans notre culture. Je ne suis pas forcément étonné, et je pense que les gens ont très vite l’impression que nous attaquons leur liberté. Moi, venant d’un pays communiste (ndlr: il est né en Estonie et a déménagé en Suisse à l’âge de 12 ans) dans lequel nous n’avions aucune liberté, me faire vacciner ce n’est vraiment pas un problème, ni avoir un certificat. J’ai juste envie d’avancer dans ma vie. Autour de nous, tout le monde en parle, c’est un sujet latent, même si je vois que ces derniers temps, tout le monde commence à fatiguer et nous n’avons plus envie d’en parler. Nous avons juste envie d’avancer. Que faisons-nous pour aller de l’avant? Encore une fois, c’est pour ça que je fais partie de cette initiative.
Vous avez sorti votre album «Sincèrement» juste avant que le Covid débarque.
Nous n’avons pas pu faire la promotion de l’album comme nous le voulions. Nous étions en pleine tournée, et nous avons dû tout arrêter. Je m’en souviens, c’était un jeudi soir, j’ai commencé à discuter avec mon groupe. Nous devions jouer à Aarau, il me semble. À minuit j’ai parlé avec tous les artistes. Puis, à minuit et demi, j’ai parlé avec mon agent, et nous avons décidé de tout arrêter. Nous avons bien fait, car deux jours plus tard, tout était fermé. Chacun doit prendre ses initiatives et c’est vraiment embêtant. En tant qu’artiste, quand nous jouons des concerts, il faut aussi se rendre compte que nous sommes les premiers à fermer, et souvent les derniers à rouvrir. C’est donc un long chemin à parcourir et je vois à quel point la pandémie peut affecter la vie des artistes avec qui je travaille, ou des musiciens. La pandémie a mis un frein à leurs activités, et ils commencent à s’impatienter.
Quels sont les projets à venir?
Lorsque nous avons été arrêtés en pleine tournée, un mois plus tard, nous nous sommes demandé: «Mais qu’est-ce que nous allons faire?» Quand nous pourrons repartir en tourner, nous pourrons faire une croix sur l’album «Sincèrement», par exemple. Nous nous sommes donc mis à faire de la musique, et nous avons un album qui va sortir en février. Nous espérons que nous pourrons un peu rattraper le temps perdu et passer des bons moments avec les gens.