FootballSion peut-il signer le doublé coupe championnat comme en 2006?
Au moment d’accueillir Vaduz ce vendredi soir, le club valaisan est toujours en course pour tout rafler au printemps 2024, un exploit déjà réussi voici près de 20 ans. Christophe Moulin, son entraîneur d’alors, n’a rien oublié.
- par
- Nicolas Jacquier
Une équipe qui tourne, un public qui répond présent, des victoires qui s’enchaînent… Le FC Sion semble respirer la sérénité en cette fin d’automne. Après avoir repris la tête du classement le week-end dernier en profitant de la lourde défaite de Thoune à Aarau, les Valaisans, qui avaient déjà brièvement été leader au sortir de la 6e journée, n’entendent cette fois pas baisser de rythme au moment d’accueillir Vaduz à Tourbillon (coup d’envoi à 20h15). On le sait, l’objectif sportif n’a lui pas varié: retrouver la Super League au printemps, une année après l’avoir quittée.
À bien des égards, le FC Sion 2023-2024 ressemble à celui de 2005-2006, qui avait réussi le doublé coupe championnat sous la houlette de Christophe Moulin. «J’avais une belle équipe, avec des gars bien intégrés et quelques leaders charismatiques. Obradovic, Gaspoz, Joao Pinto, etc. On ne gagne pas Longchamp (ndlr: une célèbre course hippique) avec des mulets! Le public aime les joueurs qui lui ressemblent.» Fabrice Borer, Germano Vailati, Stéphane Sarni, Benoît Cauet, Didier Crettenand, Gelson Fernandes, Léonard Thurre, Alberto Regazzoni ou encore le Brésilien Paulo Vogt figuraient notamment aussi dans le contingent des futurs champions.
Dans son championnat de la reconquête, Sion comptait à l’époque 25 points après 13 journées (+12 à la différence de but). Dix-huit ans plus tard, il possède déjà 30 unités lors du même pointage intermédiaire (+16); c’est aussi cinq points de plus que le total obtenu par Lausanne, leader et futur promu, voici 12 mois.
Alors qu’il est tentant de dresser des parallèles, comment celui qui restera à jamais comme le coach de la promotion en Valais perçoit-il le parcours actuel? «Même si je n’ai pas vu de match cette saison, je sens la même énergie. Ils vont monter, d’autant plus qu’avec Tholot, ils possèdent l’homme de la situation…» Christophe Moulin ne tarit ainsi pas d’éloges sur le technicien français, à l’origine de cette spectaculaire métamorphose. «On a l’impression qu’il est du coin, les gens l’adorent. Tholot a toujours su tirer le maximum de ses équipes. Ce qu’il fait, c’est costaud. Il a su créer un groupe et une unité, sans jamais déroger à ses principes.»
Retourné à la formation ces dernières années, le très jeune retraité a repris du service cette saison au FC Sion, où il entraîne les M17. «Tous ces jeunes s’investissent pleinement. Certains font plus de 100km chaque jour pour venir s’entraîner. Il y a du talent dans cette équipe.» Dans sa catégorie, celle-ci pointe à un prometteur 5e rang (sur 14) au niveau national.
Barrages victorieux contre Xamax
Succédant à Gianni Dellacasa en octobre 2005, Moulin avait été intronisé sur le banc valaisan au Mont, sur le terrain des Châtaignier, à l’occasion d’un difficile 16e de finale de Coupe. «On avait souffert pour l’emporter 3-2», se souvient-il. Il avait ensuite fêté sa première victoire en championnat sur la pelouse bâloise du Rankhof (1-0 contre Concordia, but de Regazzoni).
Terminant la saison au rang de barragiste (le leader Lucerne avait été promu directement), Sion avait validé son billet en disposant de NE Xamax - 0-0 à Tourbillon, 0-3 à la Charrière, où le match avait été déplacé en raison de la construction de la nouvelle Maladière. Un mois plus tôt, les Valaisans étaient devenus la première équipe de Challenge League à faire main basse sur la Coupe en dominant le favori YB (1-1, 5-3 tab).
Même si bien des écueils restent à franchir, le FC Sion de Tholot peut-il faire aussi bien? Christophe Moulin ne demanderait pas mieux. «Ce serait magnifique de le voir signer le doublé coupe championnat comme on l’avait réussi. Ses joueurs en ont le potentiel.» On sait que Sion, sans le crier trop fort, rêve à son tour d’entrer dans l’histoire en réitérant l’exploit de 2006. Dans le vestiaire, joueurs et staff partagent ce rêve secret. Et comme on ne gagne pas Longchamp avec des mulets…