Cyclisme: Hommes en business et femmes en éco: polémique!

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CyclismeHommes en business et femmes en éco: polémique!

Pour le long voyage en Australie où se déroulent les Mondiaux, la délégation française a décidé de favoriser Julian Alaphilippe et l’équipe masculine qui ont voyagé plus confortablement que les coureuses. Ce n’est pas le cas des Suisses…

Christian Maillard
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Christian Maillard
Grâce à son double titre mondial, Julian Alaphilippe et ses coéquipiers ont eu droit à un traitement de faveur pour se rendre en Australie.

Grâce à son double titre mondial, Julian Alaphilippe et ses coéquipiers ont eu droit à un traitement de faveur pour se rendre en Australie.

AFP

Mais comment une telle fédération aussi importante dans un pays aussi grand que le France a-t-elle pu prendre, aujourd’hui, une décision aussi inique? Alors que les femmes se battent, à juste titre, depuis des années pour obtenir l’égalité sociale et salariale, que tout le monde, dans les milieux sportifs et dans la société, fait le maximum pour que la cause féminine avance, voilà que la Fédération française de cyclisme se met à dérailler.

Pour aller aux championnats du monde en Australie, les dirigeants tricolores ont choisi, en 2022, de faire voyager dans des conditions plus confortables les neuf hommes en classe business – dont le double champion du monde en titre Julian Alaphilippe – et les sept femmes ainsi que le reste de la délégation (les espoirs et les juniors, filles et garçons, ainsi que tout le staff) en classe économique. Une information dévoilée ce samedi dans le quotidien Ouest-France et qui a enflammé les réseaux sociaux avec vous vous en doutez bien des internautes scandalisés par cette inégalité de traitement.

Mais quelle mouche a bien pu piquer les dirigeants tricolores à se mettre pareillement dans la bordure? C’est selon eux, qui assument ce choix discutable, une question budgétaire de ce déplacement à Wollongong très onéreux. «Ça coûte très très cher. Certains pays comme l’Irlande ont décidé de ne pas participer aux Championnats du monde. Nous, on s’est posé la question de savoir si on emmenait toutes les catégories, notamment les juniors. On le fait. Mais on n’a pas les moyens de mettre tout le monde en business», a déclaré, joint au téléphone par l’AFP, le directeur technique national (DTN) Christophe Manin, qui a d’ailleurs renoncé au voyage par souci d’économie.

‹‹Pour les hommes, ça fait deux ans qu’on est champions du monde. On y va vraiment pour gagner, alors qu’on est plus en position d’outsiders chez les filles.››

Christophe Manin, directeur technique national français (DTN)

Pourquoi dès lors n’avoir pas décidé d’envoyer toute la délégation en classe éco? Pourquoi une telle ségrégation? La Fédération Française de cyclisme dit s’être basée sur un critère principal: la capacité à se mêler à la lutte pour le titre et les médailles. «Pour les hommes, ça fait deux ans qu’on est champions du monde. On y va vraiment pour gagner, alors qu’on est plus en position d’outsiders chez les filles», a insisté le DTN, précisant que lors des Championnats du monde de VTT, «avec le même choix économique à faire, on mettrait les deux filles en business et les garçons en éco», puisque Pauline Ferrand-Prévot et Loana Lecomte ont de meilleurs résultats que les hommes dans cette discipline. Vraiment?

‹‹Chez nous, tout le monde voyage dans la même classe, tous en classe économique.››

Sara Egli, une des responsables de presse de Swiss Cycling

Du côté de la délégation suisse, on ne se pose pas cette question: «Chez nous, tout le monde voyage dans la même classe, tous en classe économique», explique Sara Egli, l’une des responsables de presse helvétique qui a effectué le déplacement aux Antipodes. Stefan Küng et Stefan Bissegger se trouvaient en effet à l’arrière de l’avion tout comme Marlen Reusser et Élise Chabbey…

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