Pandémie de CovidIl y a eu des fuites après 38 séances sur 50 du Conseil fédéral
Les commissions de gestion des Chambres ont rendu leur rapport sur les fuites dans la presse d’infos confidentielles des séances du gouvernement. Alain Berset est relativement épargné.
- par
- Yannick Weber
Alain Berset savait tout, mais en même temps, il ne savait pas tout. C’est à peu près ce qui ressort du rapport des commissions de gestion des deux Chambres du parlement, publié vendredi, au sujet des fuites incessantes dans la presse d’informations confidentielles des séances du Conseil fédéral pendant la pandémie. Il savait tout, c’est-à-dire qu’il savait que son chef de la communication parlait à la presse, mais il ne savait pas tout, c’est-à-dire que rien ne permet de prouver qu’il savait ce que celui-ci faisait fuiter.
Le rapport, long de plus de 100 pages, détaille une «veille médiatique» qui a été menée. Les membres de l’équipe qui a enquêté ont analysé le contenu de 50 séances du Conseil fédéral autour desquelles des doutes existaient quant à des fuites, appelées dans le jargon politique des «indiscrétions». Ils analysaient alors les articles de journaux et ont déterminé que, pour 38 de ces 50 séances, des infos qui n’auraient pas dû fuiter se sont retrouvées dans les médias avant que le Conseil fédéral ne communique officiellement et publiquement, en général la veille, et particulièrement dans les médias des groupes Ringier et Tamedia.
Conseil fédéral «résigné»
Mais ça s’arrête à peu près là. «Globalement, la veille médiatique ne permet pas de déduire clairement la source et l’origine des indiscrétions ni d’identifier d’éventuelles personnes qui étaient au courant des indiscrétions», lit-on dans le rapport. On y apprend aussi que le Conseil fédéral ne savait pas trop comment réagir. «Les commissions ont constaté qu’une certaine résignation s’était installée et que c’était l’une des raisons pour lesquelles aucune autre mesure n’a été prise», écrivent-elles.
En conférence de presse, les élus qui ont participé à l’enquête ont indiqué qu’ils n’avaient aucun élément qui permettait d’affirmer qu’Alain Berset avait menti. Mais, globalement, ils restent sur une certaine amertume. «Les commissions regrettent énormément que le Conseil fédéral, en tant qu’organe, n’ait pour l’heure pas réussi à gérer de façon plus efficace la problématique des indiscrétions», écrivent-elles dans le rapport.
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