FranceImpayés: un enfant de 7 ans privé de cantine par la police
Pour une dette de 800 euros à la cantine d’une école, la maire d’un village de Gironde a employé les grands moyens.
- par
- R.M.
Jeudi dernier vers midi dans le petit village de Saint-Médard-de-Guizières, en Gironde, un policier municipal s’est présenté dans l’école primaire et a récupéré un enfant de 7 ans avant qu’il puisse se rendre à la cantine. Puis il l’a raccompagné chez lui. La raison de cette intrusion? Un impayé. Les parents du petit doivent en effet 800 euros à cette cantine.
Un enfant «viré» de l’école par un policier? Sa maman ne conteste pas la somme due. Mais se dit choquée par la méthode employée. «Ce ne sont pas ses histoires, lui n’est pas au courant, il n’est pas prévenu le matin. Il va à la cantine comme depuis la rentrée, tous les jours. Et puis changement de programme, le policier le raccompagne chez lui», peste Chirley Raymond sur BFMTV. Et d’ajouter: «Peu importe la raison, il a sept ans et demi, on ne peut pas l’afficher comme ça devant toute l’école, tous les parents. Ça ne se passe pas comme ça quand n’importe quelle personne a des problèmes de loyer ou de cantine ou autre, on ne s’en prend pas à leurs enfants. Ce n’est pas normal, pas du tout.»
«Décision difficile»
J’ai suivi ce qu’on a appelé la procédure», rétorque la maire Mireille Conte-Jaubert, même si elle souligne que c’était «une décision très compliquée à prendre». «La maman avait été prévenue à plusieurs reprises. Nous lui avions demandé de venir chercher son enfant puisque tant qu’elle n’aurait pas réglé sa dette elle ne pourrait pas bénéficier des services de cantine», avance-t-elle, avant de préciser que plusieurs rappels avaient été adressés à la mère, ainsi qu’un recommandé.
«Elle n’a donné suite à aucune de nos demandes. Au contraire elle m’a menacée justement que si je ne gardais pas son enfant à la cantine, elle ne réglerait pas sa dette, donc je suis arrivée à cette solution. Pour moi, cela a été la solution la plus soft», a détaillé la maire du village.
Selon elle, la procédure choisie ne serait pas traumatisante pour l’enfant. Et, note BFMTV, elle a ajouté que le policier municipal n’était pas armé…
Quoi qu’il en soit, l’histoire a fait beaucoup de bruit dans le petit village, où chacun a forcément son opinion. Quant à la mère de l’enfant privé de cantine, elle se serait engagée à régler ses dettes durant ce mois de septembre.