JO 2022Le froid chinois pourrait avoir son mot à dire dans la course aux médailles
Les sauteurs à skis vont devoir faire face à des températures polaires, lors du premier concours des Jeux de Pékin sur le petit tremplin, dont les qualifications se disputent samedi.
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Mieux vaut être bien emmitouflé.
AFPC’est la nouveauté depuis quelques années, lorsque vous regardez la météo. Les températures y sont habituellement données «sous abri», mais on y parle aussi, dorénavant, de «températures ressenties». La formule est compliquée à appliquer et elle ressemble environ à ça: R[ºC] = 13,12 + 0,6215*T[ºC] + (0,3965*T[ºC] - 11,37) * v[km/h]^0,16. TC est la température ambiante exprimée en °C et vkm/h est la vitesse du vent exprimée en km/h (cette formule du refroidissement éolien n’est formellement définie que pour des vitesses de vent de 4,8 à 177 km/h, et des températures de -50 °C à +10 °C).
Vous n’avez rien compris? Moi non plus. Mais en profitant d’un calculateur automatique, s’il fait -20 °C et que le sauteur est à 90 km/h au bout de la table d’élan, ça nous donne un sympathique -39 °C.
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On peut aussi se fier à ça…
@Environnement CanadaTout ça pour dire que les sauteurs à skis risquent de souffrir, ces prochaines semaines, sur les tremplins du Ruyi des neiges. Car au Zhangjiakou National Ski Jumping Center il fait froid. Très froid! La température n’est pas montée au-dessus de -14 °C ces deux derniers jours. La nuit, elle chute jusqu’à -23 °C environ, avec le petit vent qui va avec et qui donne des impressions pires encore. Alors imaginez sauter en soirée, à plus de 100 km/h dans la nuit chinoise…
De quoi finir congelé! Mais pas de quoi faire peur aux sauteurs helvétiques, Simon Ammann en tête. «Ce sera froid, c’est clair!» a-t-il souri jeudi, à quelques heures du premier entraînement sur des tremplins encore inconnus de 90% des sauteurs du plateau olympique. «Personnellement, je me dis que l’expérience des JO de PyeongChang en 2018, où il faisait aussi très froid, pourra m’aider à être prêt pour affronter ça. Heureusement, les qualifications sont dans l’après-midi et les finales en début de soirée.»
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On se réchauffe comme on peut.
AFPPour éviter que les sauteurs ne gèlent avant leur envol, les organisateurs ont tout prévu. «On a notre espace à nous en haut du tremplin. On a qu’à sortir et sauter. Je pense qu’il y aura un peu moins de vent qu’à PyeongChang. Et puis ici, ce sont les Jeux olympiques! Il y a donc plus d’adrénaline et ça aide à rester chaud, à être d’attaque dans la tête comme dans les jambes», a assuré celui qui battra samedi le record de Suisse de participation à cet événement quadriennal.
«On a l’avantage d’avoir les cabines de changement pas loin de la barre d’élan, en haut du tremplin, s’est félicité de son côté Killian Peier. Pour le 90 mètres, on n’a pas une minute de marche entre le vestiaire et le départ. On peut «timer» à la seconde près le temps qu’on reste dehors. Et puis ça dépend des conditions de vent aussi, s’il y a de l’attente, si quelqu’un chute comme Simon en 2018… Mais on est assez bien protégés, il n’y a pas de problèmes. Et dès qu’on atterrit, on a tout de suite nos affaires en bas, on peut enfiler une deuxième combinaison ou mettre au gros poncho.»
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Beau et chaud mardi prochain…
DRLe règlement du saut à skis ne semble pas avoir de température limite pour qu’un concours puisse se dérouler. Ce n’est pas le cas au ski de fond par exemple, où le jury doit «repousser ou annuler une compétition si la température est sous les -20 °C à l’endroit le plus froid du parcours», est-il stipulé. Une éventualité tout à fait envisageable pour les épreuves de nordique, qui débutent samedi elles aussi, à quelques mètres des tremplins de saut à skis.