Diplomatie – Washington et Moscou s’opposent sur l’avenir de l’ONU en Afghanistan

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DiplomatieWashington et Moscou s’opposent sur l’avenir de l’ONU en Afghanistan

Un débat au Conseil de sécurité a démontré que les États-Unis et la Russie avaient des visions opposées sur l’avenir de la mission de l’ONU en Afghanistan.

Le Conseil de sécurité de l’ONU, le 25 février 2022 à New York.

Le Conseil de sécurité de l’ONU, le 25 février 2022 à New York.

Getty Images via AFP

Les États-Unis et la Russie ont livré mercredi devant le Conseil de sécurité des visions divergentes sur l’avenir de l’ONU en Afghanistan, Washington, critique aussi de Pékin, plaidant pour défendre les droits humains alors que Moscou affirmait ne pas voir la nécessité d’intensifier les efforts dans ce domaine.

Les États-Unis entendent apporter un «ferme soutien» aux bons offices de la mission politique Manua de l’ONU, dont le mandat doit être renouvelé au plus tard le 17 mars, ainsi qu’à ses rapports «sur la surveillance des droits humains», son «rôle de coordination humanitaire», ses activités de «protection des enfants et des civils» et sa défense de «la participation pleine, égale et significative des femmes dans tous les aspects de la vie publique», a affirmé l’ambassadeur américain adjoint Jeffrey DeLaurentis.

«Nous ne sommes pas d’accord sur le fait que la composante droits humains de la mission doive être renforcée et nous nous opposons à l’idée de lier la situation des droits humains à l’aide humanitaire et à l’aide au redressement» du pays, a affirmé de son côté l’ambassadrice russe adjointe Anna Evstigneeva. «La Manua ne doit pas devenir une sorte de superviseur pour répondre aux intérêts de ceux qui ne sont pas prêts à aider les Afghans sans conditions préalables», a-t-elle ajouté.

Il est «dommage que la Chine passe plus de temps à critiquer les actions américaines qu’à se concentrer sur l’aide au peuple afghan lui-même», a aussi affirmé le représentant américain. «La Chine est le deuxième plus grand contributeur à l’ONU. Ce que la Chine a fait pour aider le peuple afghan ou contribuer à la sécurité régionale ne correspond pas à cette position», a-t-il asséné.

Interagir avec les talibans

L’ambassadeur chinois à l’ONU, Zhang Jun, a jugé qu’«aider l’Afghanistan à minimiser sa crise humanitaire et stabiliser l’économie devrait être le plus important et une priorité urgente» pour la communauté internationale.

Il s’en est pris notamment à la décision américaine récente de changer d’affectation 7 milliards de dollars (6,45 milliards de francs) de fonds afghans gelés aux États-Unis. «La pratique consistant à gérer arbitrairement les avoirs d’autres pays à l’étranger en vertu du droit national n’a pas de précédent», a dénoncé le diplomate chinois.

Sans évoquer le domaine des droits humains, Zhang Jun a jugé que, pour le futur mandat de la Manua, «la priorité absolue était de pousser la communauté internationale à accroître l’aide à l’Afghanistan». À l’ouverture de la séance, l’émissaire de l’ONU dans le pays, Deborah Lyons, avait plaidé pour que l’ONU interagisse avec les talibans, sans les isoler, seul moyen selon elle pour faire évoluer le pays positivement.

«Nous pensons, alors que la saison hivernale touche à sa fin, que nous avons peut-être évité nos pires craintes de famine», a-t-elle aussi dit, en indiquant que «près de 20 millions de personnes» avaient bénéficié «d’une forme d’assistance dans 397 des 401 districts de l’Afghanistan».

(AFP)

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