BirmanieAu moins 17 morts dans le naufrage d’un bateau de migrants
Au moins 17 personnes sont mortes au large de la Birmanie après le naufrage d’un bateau qui transportait des migrants de la minorité musulmane rohingya tentant de fuir le pays.
Au moins 17 personnes sont mortes noyées au large de la Birmanie après le naufrage d’un bateau qui transportait des migrants de la minorité musulmane rohingya tentant de fuir le pays, où ils sont victimes de discriminations. Chaque année, des milliers de Rohingyas risquent leur vie en effectuant de périlleux voyages en mer depuis les camps du Bangladesh et de la Birmanie pour tenter de rejoindre la Malaisie et l’Indonésie, pays à majorité musulmane.
Plus de 50 personnes se trouvaient à bord de l’embarcation qui se dirigeait vers la Malaisie lorsque le bateau s’est retrouvé en difficulté dans une mer agitée dans la nuit de dimanche à lundi, selon Byar La, un sauveteur de la fondation Shwe Yaung Metta à Sittwe, dans l’état Rakhine (ouest).
«Nous avons retrouvé 17 corps», a déclaré ce sauveteur à l’AFP, ajoutant qu’environ 30 autres personnes étaient portées disparues. «Nous avons retrouvé huit hommes en vie. La police les a emmenés pour les interroger.» Les sauveteurs tentent toujours de retrouver les personnes portées disparues, a-t-il ajouté, bien que le nombre exact de passagers ne soit pas connu.
«Bateaux à la dérive»
L’État Rakhine en Birmanie, à majorité bouddhiste, abrite environ 600’000 musulmans rohingyas. Bien qu’installés en Birmanie depuis des générations, la plupart des Rohingyas sont apatrides et n’ont accès ni à la santé ni à l’éducation dans le pays à majorité bouddhiste, gouverné par la junte depuis le coup d’Etat du 1er février 2021.
Plus de 3500 Rohingyas à bord de 39 embarcations ont tenté de traverser la mer d’Andaman et le golfe du Bengale en 2022, contre 700 l’année précédente, selon les données de l’agence des Nations unies pour les réfugiés datant de janvier. Au moins 348 Rohingyas sont morts ou portés disparus en mer l’année dernière, a indiqué l’agence onusienne, appelant à une réponse régionale pour éviter de nouveaux drames.
«Apartheid»
Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, les appels lancés aux autorités maritimes de la région «pour secourir et débarquer les personnes en détresse sont restés lettre morte, de nombreux bateaux restant à la dérive pendant des semaines». Amnesty International compare les conditions de vie des Rohingyas dans l’État de Rakhine à un «apartheid».
En 2017, une campagne de répression menée par l’armée birmane a contraint quelque 750.000 Rohingyas à fuir le pays pour se réfugier au Bangladesh, à la suite de nombreux témoignages faisant état de meurtres, d’incendies criminels et de viols. La Birmanie doit répondre d’accusations de génocide devant la plus haute juridiction des Nations unies à la suite de cet exode massif.
Aide alimentaire réduite
Le Bangladesh et la Birmanie préparent la mise en œuvre d’un projet pilote de rapatriement de 1176 réfugiés, malgré l’inquiétude manifestée par des réfugiés et des groupes de défense des droits tels que Human Rights Watch (HRW) qui a mis en garde contre de «graves risques» pour eux.
En juillet, un haut représentant américain des droits de l’homme au Bangladesh a déclaré que les conditions n’étaient toujours pas sûres pour le retour des réfugiés Rohingya en Birmanie. Des coupes budgétaires ont contraint l’agence alimentaire des Nations unies à réduire à deux reprises cette année les rations distribuées dans les camps de réfugiés rohingyas au Bangladesh.
La Birmanie est plongée dans le chaos depuis que le gouvernement civil d’Aung San Suu Kyi a été renversé par un coup d’État militaire en février 2021, mettant fin à une brève période de démocratie.
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