FootballAnthony Braizat: «On veut surprendre, agresser, gêner l’adversaire»
L’entraîneur de Stade Lausanne Ouchy a poussé un petit ouf de soulagement, après le succès de son équipe en amical, vendredi, contre GC (2-1). Le coach vaudois explique où son club en est de sa découverte du haut niveau.
- par
- Robin Carrel Lausanne
On sait que dans les matches amicaux, le résultat n’est pas le plus important. Mais là, cette petite victoire, elle se prend, non?
Oui, oui. Surtout après une défaite 5-0 contre YB… Mais en plus, ce qui est intéressant, c’est qu’on est très fatigué, parce qu’on travaille beaucoup! Nous nous sommes entraînés vendredi matin, avant ce match, on fait beaucoup! Et nous avons joué il y a trois jours. Aujourd’hui (ndlr: vendredi), on a aussi augmenté le temps de jeu des titulaires. En face aussi, ils étaient dans le dur, puisqu’ils rentraient d’un stage en altitude dans les Alpes. Ce sont des matches où il n’y a pas beaucoup de rythme, on voit qu’on fait encore quelques petites erreurs qu’il va falloir gommer. Mais les soixante premières minutes ont été intéressantes dans l’attitude. Il faut construire là-dessus. Et puis il y a des recrues qui vont arriver, parce qu’on en a besoin. Pour mettre de la concurrence dans ce groupe, mais aussi amener des joueurs de qualité.
On voit aussi que les principes ne bougent pas, que ce soit en coulisses comme sur le terrain. Ça joue vers l’avant, ça va presser haut. Ce n’est pas parce que c’est la Super League que le SLO va changer.
Non, on ne va pas changer ça, c’est sûr. On recrute aussi en fonction de ces principes. On a pas mal de joueurs ayant joué la deuxième mi-temps qui viennent prêts. Il y a le «petit» Sam (ndlr: Sahmkou Camara, 1,93 m quand même) qui a 19 ans, de la personnalité et fait des bonnes choses. Mais non, nous, on ne déroge pas à nos principes. Après, il faut courir, être prêt physiquement! À YB (ndlr: défaite 0-5), on n’était jamais sur le bon temps de passe, on n’avançait jamais en même temps et c’était forcément compliqué. Mais on a changé de système aussi. On est passé en 4-3-3, on a mis un peu plus de densité dans l’axe et c’était cohérent. La victoire fait du bien aux gamins, parce que ça reste des gamins… Il y a quelques anciens, mais il y a pas mal de jeunes qui n’ont jamais touché à ce niveau de jeu. On va analyser ça demain (ndlr: samedi) à la vidéo et on va construire à partir de ça.
Le niveau de Super League, ça se prend, ça s’acquiert, ça s’entraîne?
Ça s’entraîne, ça s’apprend aussi. Mais moi, je n’ai pas envie d’apprendre! J’ai envie que mon équipe soit prête directement. Ça veut dire que les matches amicaux vont nous servir pour l’acquérir. Après, il y aura la pression aussi du résultat qui va arriver. Des matches amicaux, tout le monde peut les jouer, vous ou moi!
Mmmh, moi, je ne suis pas sûr…
Aujourd’hui, on se prépare pour jouer notre jeu, faire ce qu’on sait faire et on verra. On veut surprendre, agresser, gêner l’adversaire. Mais pour y arriver, on doit être proche des opposants, vraiment ensemble, parce qu’il y aura toujours de la qualité technique en face. Si nous les laissons jouer, on sera mort. Il y aura des temps forts, mais il y aura forcément des temps faibles où il faudra qu’on soit compact. Mais ce que j’ai vu aujourd’hui contre GC est intéressant. Je ne vais pas dire qu’on est en train de retrouver une deuxième vie après la très difficile préparation, mais presque. On commence à la digérer et à réussir à jouer sous fatigue. Le mental a fait la différence et c’est ce qu’on veut quand on s’entraîne avant la saison.
Le recrutement ressemble aussi au SLO. Le «petit» Sam (Sahmkou Camara) comme vous dites, qui vient de passer deux ans à Grasse en quatrième division française, est impressionnant. 90 minutes, une mi-temps dans l’axe, une autre latéral…
Et il y a encore un «2001» qui va arriver de France lundi et jouait à un autre niveau. On est là pour former ces jeunes, les mettre en avant, leur donner une seconde chance. Au SLO, nous donnons un petit coup de pouce à ces joueurs. On leur donne beaucoup d’amour aussi, mais on est exigeant avec eux, même si on joue aussi sur l’insouciance. Mais avant toute chose, il faut qu’on court pour être bon. Là, contre GC, on était très fatigué. C’est pour ça qu’on en a pris cinq à YB aussi. Nous n’en pouvions plus. Nous avons beaucoup bossé en stage et nous faisons travailler aussi la tête. Il y a, heureusement, encore du monde qui va arriver. Nous devrions engager un latéral gauche, un attaquant, peut-être un dix, un joueur côté droit… Et il y a un gardien aussi (ndlr: le portier Jérémy Vachoux, un Français qui a joué six mois au Venezuela, a été testé en première période).