Amérique centrale – Au Salvador, manifestation pour dépénaliser l’avortement

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Amérique centraleAu Salvador, manifestation pour dépénaliser l’avortement

Dans ce petit pays d’Amérique centrale, la loi interdisant l’interruption volontaire de grossesse est d’une intransigeance absolue.

Plus de 2000 femmes ont manifesté à San Salvador dimanche 6 mars 2022.

Plus de 2000 femmes ont manifesté à San Salvador dimanche 6 mars 2022.

AFP

Quelque 2000 femmes ont manifesté dimanche à San Salvador pour demander la dépénalisation de l’avortement et protester contre les féminicides, dans ce pays d’Amérique centrale où la loi interdisant l’interruption volontaire de grossesse (IVG) est d’une intransigeance absolue.

Les manifestantes ont défilé sous les slogans «C’est mon corps, l’avortement est mon droit» ou encore «Plus de violence patriarcale», à l’approche de la Journée internationale des femmes le 8 mars prochain.

Elles ont appelé à «la décriminalisation de l’avortement dans le pays» dans certains cas comme le viol ou les malformations fœtales, «afin que les femmes ne soient plus emprisonnées, injustement criminalisées pour avoir subi une urgence obstétricale», a déclaré à l’AFP Morena Herrera, présidente de l’Association des citoyens pour la décriminalisation de l’avortement.

Interdit depuis 1998

Selon Morena Herrera, l’avortement devrait être décriminalisé pour sauver la vie des femmes, lorsqu’une malformation du fœtus incompatible avec la vie extra-utérine a été détectée et lorsque la grossesse est le résultat d’un viol. L’avortement est interdit au Salvador depuis 1998, même dans les cas de viols ou si la santé de la mère ou du fœtus sont en danger.

Interrompre une grossesse peut valoir à une femme une peine d’emprisonnement allant jusqu’à huit ans, mais les juges salvadoriens déclarent souvent les accusées coupables «d’homicide aggravé», passible de 50 ans de prison.

De nombreuses femmes sont poursuivies après avoir sollicité une aide médicale pour des complications au cours de leur grossesse, car soupçonnées d’avoir tenté d’avorter. Au moins une dizaine de femmes purgent actuellement diverses peines de prison pour avoir avorté.

Les manifestantes ont également demandé aux autorités de combattre les féminicides dans le pays. Selon l’Observatoire sur la violence contre les femmes, 132 femmes ont été tuées en 2021, contre 130 en 2020.

(AFP)

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