États-Unis: Les Biden se recueillent sur le site de la tuerie raciste de Buffalo

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États-UnisLes Biden se recueillent sur le site de la tuerie raciste de Buffalo

Une brassée de fleurs blanches et un signe de croix: le couple Biden s’est recueilli mardi, à Buffalo, où dix personnes afro-américaines ont péri samedi, victimes d’une tuerie raciste.

Le président américain Joe Biden et la première dame américaine Jill Biden visitent un mémorial près d'une épicerie Tops à Buffalo, New York, le 17 mai 2022.

Le président américain Joe Biden et la première dame américaine Jill Biden visitent un mémorial près d'une épicerie Tops à Buffalo, New York, le 17 mai 2022.

AFP

Peu après leur arrivée dans cette ville du nord-est des Etats-Unis, le président américain et son épouse, Jill Biden, se sont rendus près du supermarché Tops, où a eu lieu l’un des pires massacres racistes de l’histoire récente aux Etats-Unis. Sous un soleil éblouissant, ils se sont avancés vers des bouquets, des mots et des bougies amassés au pied d’un arbre, dans un silence troublé seulement par le souffle du vent et le cliquetis des appareils photo.

«Idéologie haineuse et perverse»

Jill Biden a déposé une brassée de fleurs blanches. Joe Biden, après avoir retiré ses lunettes de soleil, s’est signé. Le couple présidentiel a prévu de rencontrer des familles de victimes, des membres des équipes de secours et des responsables locaux, avant que le président ne prononce un discours, à 17h00 GMT.

Le démocrate, âgé de 79 ans, veut désigner le massacre «pour ce qu’il est: du terrorisme motivé par une idéologie haineuse et perverse, une idéologie qui déchire l’âme de notre pays», selon un responsable de la Maison-Blanche. La tuerie de Buffalo vient rappeller cruellement que Joe Biden, élu sur un message d’unité, n’a pas réussi jusqu’ici à apaiser une Amérique minée par la haine raciale et la violence par armes à feu.

Armes à feu

Le président, tout en sachant pertinemment que son parti n’y dispose pas d’une majorité suffisante, veut malgré tout appeler mardi, le Congrès, à «agir pour que les armes de guerre ne circulent pas dans nos rues» et pour que les «armes à feu ne se retrouvent pas dans les mains de criminels ou de personnes souffrant de graves maladies mentales.» Le démocrate appelle depuis longtemps à interdire les armes d’assaut – comme celle utilisée dimanche. 

Joe Biden voudrait aussi imposer une vérification des antécédents judiciaires et psychiatriques des personnes achetant des armes à feu. Mais il bute sur une opposition républicaine très attachée au droit constitutionnel à porter des armes, et sur le puissant lobby du secteur, la NRA. L’organisation Gun Violence Archive décompte déjà cette année plus de 200 «fusillades de masse» aux Etats-Unis, au cours desquelles quatre personnes au moins ont été blessées ou tuées. Dix par semaine en moyenne.

«Motivé par la haine»

Dont celle perpétrée samedi par ce jeune homme blanc, qui, avec son fusil d’assaut, a commis «un crime raciste motivé par la haine» selon les autorités. Avant le massacre, Payton Gendron a publié un manifeste de 180 pages, où il se définit lui-même comme «fasciste», «raciste», «antisémite» et se réclame de la théorie complotiste du «grand remplacement».

Joe Biden rappelle souvent qu’il avait décidé de se lancer dans la course à la Maison-Blanche, après avoir vu l’ultra-droite parader en août 2017 à Charlottesville (Virginie, sud). Une jeune femme avait trouvé la mort, après qu’un sympathisant néonazi a foncé en voiture dans un groupe de manifestants anti-racistes. Depuis son élection, il promet de réparer l’«âme» d’une Amérique qui serait, par essence, unie. Mais il manque de leviers pour passer à l'acte.

Contraint par sa trop mince majorité parlementaire, confronté à des Etats conservateurs dotés de prérogatives étendues, limité par une Cour suprême désormais fermement ancrée à droite, il a dû se contenter d’agir à la marge, par décrets, sur le contrôle des armes à feu.

(AFP)

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