Etats-Unis: L’administration Biden se défend face à une hausse de l’immigration

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États-UnisL’administration Biden se défend face à une hausse de l’immigration

Les États-Unis enregistrent une hausse des arrivées à la frontière sud et cela devrait continuer dans les prochaines semaines après la levée d’un dispositif lié au Covid-19.

La police américaine aux frontières a interpellé en moyenne 7800 migrants sans papiers chaque jour au cours des trois dernières semaines, près de cinq fois plus qu’entre 2014 et 2019. (Image d’illustration)

La police américaine aux frontières a interpellé en moyenne 7800 migrants sans papiers chaque jour au cours des trois dernières semaines, près de cinq fois plus qu’entre 2014 et 2019. (Image d’illustration)

AFP

L’administration Biden a défendu mercredi sa politique de gestion de la frontière sud des États-Unis face à une hausse des arrivées depuis le Mexique qui devrait encore s’accélérer en mai après la levée prévue de restrictions dues à la pandémie.

Le ministre américain de la Sécurité intérieure Alejandro Mayorkas a assuré lors d’une audition devant le Congrès que ses services étaient prêts à gérer le nouvel afflux de migrants que provoquera sûrement sa décision de mettre fin, le 23 mai, au «Title 42», un dispositif lié au Covid-19 qui permet depuis deux ans l’expulsion immédiate des migrants arrêtés à la frontière.

Sans même que ces restrictions soient levées, la police américaine aux frontières a interpellé en moyenne 7800 migrants sans papiers chaque jour au cours des trois dernières semaines, près de cinq fois plus que la moyenne de 1600 migrants enregistrée entre 2014 et 2019, avant la pandémie.

«Système cassé»

«Une hausse importante des arrestations de migrants va accentuer davantage la pression sur notre système, et nous y ferons face avec succès», a déclaré mercredi Alejandro Mayorkas devant une commission de la Chambre des représentants.

«Nous avons hérité d’un système cassé, démantelé et déjà sous pression. Il n’a pas été conçu pour gérer ces niveaux et types de flux migratoires», a-t-il regretté, demandant au Congrès de voter des réformes de long terme.

Mais la volonté de l’administration Biden de lever le «Title 42» est menacée par la décision, lundi, d’une juge de Louisiane, qui a donné raison à des États dirigés par des républicains demandant le blocage de cette mesure. Une audience est prévue le 13 mai pour déterminer si le gouvernement peut appliquer cette levée.

Besoin d’«aide»

Le ministre a détaillé un plan pour augmenter les effectifs à la frontière, viser les passeurs, accélérer les procédures et aider les organisations qui accueillent les demandeurs d’asile. «Cela va prendre du temps, et nous avons besoin de l’aide du Congrès, des États et élus locaux, des ONG», a-t-il avancé.

Depuis la mise en place du «Title 42» en mars 2020, les autorités ont expulsé des migrants plus de 1,7 million de fois. La décision de lever cette mesure a été prise par les autorités sanitaires américaines (CDC), qui estiment qu’assez d’outils de lutte contre l’épidémie sont désormais disponibles pour pouvoir mettre fin au dispositif.

Des élus républicains ont cependant attaqué dans une lettre Alejandro Mayorkas, qui n’a selon eux «pas réussi à sécuriser la frontière et faire appliquer les lois votées par le Congrès», et lui demandent de renforcer les moyens alloués à ce dossier.

«Couteau» ou «tournevis»

Le sujet inquiète aussi les démocrates, qui ont en tête les élections cruciales de mi-mandat prévues en novembre. Certains élus des États frontaliers ont exprimé leur réserve sur les décisions de la Maison-Blanche, accusée de ne pas avoir de plan B pour mieux contrôler la frontière.

Les républicains pourraient, eux, faire de la prolongation de la mesure de refoulement immédiat une condition au vote de nouveaux financements pour la lutte contre le Covid-19, qui pourraient eux-mêmes être inscrits dans un texte de loi d’aide à l’Ukraine, envahie le 24 février par la Russie.

«Il n’est pas convenable d’utiliser une loi de santé publique -- le Title 52, qui régit surtout les quarantaines -- pour tenter de faire face aux défis posés par l’immigration», a estimé devant une autre commission Xavier Becerra, le ministre américain de la Santé. «C’est comme si vous utilisiez un couteau pour visser, et non un tournevis», a-t-il ajouté.

(AFP)

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