Bienne: L’Escobar biennois en prend pour dix ans

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BienneL’Escobar biennois en prend pour dix ans

Le prévenu a vendu toutes les drogues disponibles sur le marché pendant au moins quatre ans

Vincent Donzé
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Vincent Donzé
Le Tribunal régional Jura bernois – Seeland a rendu son verdict le 4 mai.

Le Tribunal régional Jura bernois – Seeland a rendu son verdict le 4 mai.

lematin.ch/Vincent Donzé

Dix ans de prison ferme, c’est la sanction infligée à Bienne à un trafiquant de drogue d’origine portugaise surnommé Escobar, en référence au baron de la drogue colombien Pablo Escobar, tué par la police en 1993. Le Tribunal régional Jura bernois – Seeland l’a reconnu coupable d’infraction grave à la loi sur les stupéfiants et de blanchiment d’argent, selon «Le Journal du Jura». À sa libération, ce prévenu incarcéré à la prison de Thorberg sera expulsé du territoire suisse pour une durée de 10 ans.

Pour le président du Tribunal, le jugement rendu jeudi clôt «le dernier chapitre d’un des plus gros trafics de drogue» qu’il a eu à juger. Le prévenu disposait d’un «véritable kiosque ambulant», selon le Ministère public: il a vendu toutes les drogues disponibles sur le marché pendant au moins quatre ans, pour un bénéfice d’au moins 160 000 francs, loin des 30 milliards de dollars attribués à Pablo Escobar…

Payée comptant

Les gains du trafic ont servi à l’achat d’une maison payée comptant dans le sud de la France. Originaire du Jura bernois où elle refait sa vie, l’ex-compagne du trafiquant lui servait d’intermédiaire et transportait des fonds. Sa fille est née pendant sa détention à Dijon (F), avant son extradition. Elle écope de deux ans de prison, mais bénéficie du sursis.

Condamné une première fois en 2017 pour un kilo d’amphétamines et 20 cartons de LSD, celui qui se faisait appeler Escobar a purgé 63 jours de prison. Après des vacances à l’île Maurice, il a repris son trafic en France, en se fournissant notamment aux Pays-Bas. Son arrestation en France est intervenue le 20 novembre 2020, neuf mois après celle de sa complice.

Avant de remonter jusqu’à lui, les enquêteurs ont interpellé six consommateurs et revendeurs. «Dans les affaires de drogue de notre région, on arrête rarement les gros poissons, mais plutôt les maillons faibles», a déclaré la procureure, citée par «Le Journal du Jura».

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