Football: Le formidable défi de Fabian Schär et de Newcastle

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FootballLe formidable défi de Fabian Schär et de Newcastle

Le club du défenseur suisse a l’occasion d’enfin enrichir son palmarès contre Manchester United en finale de la Coupe de la League, ce dimanche (17h30), à Wembley. 

André Boschetti
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André Boschetti
Contre toute attente, Fabian Schär s’est imposé comme un pion indispensable de la défense de Newcastle United.

Contre toute attente, Fabian Schär s’est imposé comme un pion indispensable de la défense de Newcastle United. 

AFP

Sevré de trophées depuis 54 ans, Newcastle a l’occasion d’offrir un premier succès tangible à ses propriétaires saoudiens, ce dimanche (17h30). La disette de Fabian Schär dure, elle, depuis beaucoup moins longtemps mais le défenseur de l’équipe de Suisse attend tout de même un quatrième titre depuis 2015 et le dernier des trois sacres consécutifs de champion de Suisse qu’il a conquis avec le FC Bâle. Mais pour enrichir leur palmarès, Newcastle et Schär (31 ans) devront battre Manchester United en finale de la Coupe de la Ligue anglaise, un club tout aussi affamé de titres.

A Newcastle depuis 2018

Une victoire dans le mythique stade de Wembley aurait une signification toute particulière pour l’international suisse (75 sélections/8 buts). Parti de Bâle pour Hoffenheim en 2015, le défenseur saint-gallois n’avait pas réussi à se faire une place en Bundesliga. En 2017, il rejoignait d’ailleurs le Deportivo La Corogne sans plus de succès puisque le club espagnol était même relégué douze mois plus tard. L’occasion pour Fabian Schär de goûter à un troisième grand championnat européen en rejoignant Newcastle, alors modeste club de Premier League.

Nombreux sont ceux qui imaginent que la carrière anglaise de Schär allait connaître un douloureux épilogue lorsque Newcastle est racheté par le richissime Fonds d'investissement public saoudien dirigé par le prince héritier Mohammed Ben Salmane, en octobre 2021. Il n’en est rien. Malgré une concurrence de plus en plus relevée, le défenseur s’impose comme l’un des piliers de l’arrière-garde d’Eddy Howe. 

Dernier trophée en 1969

La dernière fois que les Magpies ont soulevé un trophée, en 1969, la Ligue Europa s’appelait encore «Coupe des Villes de foire». Une compétition, devenue peu après Coupe UEFA, qu’ils avaient remportée en battant les Hongrois d’Ujpest Dosza (3-0, 3-2) en finale. Sur le plan national, il faut même remonter à la Coupe d’Angleterre 1955 pour trouver trace d’un dernier sacre. Depuis, ils ont perdu quatre finales, en Coupe d’Angleterre (1974, 1998 et 1999) et en Coupe de la Ligue (1976), et fini deux fois deuxièmes du Championnat (1996, 1997).

Interrompre cette série, un peu moins de deux ans après le rachat par un consortium dominé par le fonds souverain saoudien PIF, concrétiserait le bon travail effectué jusque-là par l’entraîneur Eddie Howe, avec un recrutement globalement raisonnable. Un succès ce dimanche à Wembley serait aussi une garantie de disputer au moins la Ligue Europa Conférence, l’an prochain, même si Newcastle peut viser plus haut, puisqu’il pointe actuellement au cinquième rang en Premier League, à une longueur des places qualificatives pour la Ligue des champions.

Le grand retour de Karius

Toutefois, les hommes de Howe ne se présenteront pas dans leur meilleure forme à Wembley. Hormis la double victoire sur la lanterne rouge Southampton, en demi-finale (1-0, 2-1), ils restent sur quatre journées sans succès.

Les Magpies seront, en outre, privés de leur gardien Nick Pope, expulsé face à Liverpool (0-2) le week-end dernier, mais aussi de son remplaçant Martin Dubravka, qui a déjà joué dans la compétition lorsqu’ il avait été prêté en début de saison à... Manchester United. C’est finalement Loris Karius, dont l’Angleterre se souvient surtout pour ses bourdes en finale de la Ligue des champions 2018 perdue par Liverpool contre le Real Madrid (3-1), qui sera dans les cages. «C’est une chance magnifique pour lui de réécrire l’histoire de sa carrière», l’a encouragé Howe, louant son détachement. «J’ai parlé avec lui samedi soir (...) Il est super, très détendu. C’est sa personnalité, un mec très cool».

MU favori

En comparaison, les six ans d’attente de Manchester United peuvent paraître bien courts, mais il s’agit tout de même de la plus longue disette depuis 40 ans pour un club habitué aux succès. Leurs derniers sacres remontent en effet déjà à 2017 et des victoires en Coupe de la Ligue et en Ligue Europa, une compétition dont les Red Devils disputeront d’ailleurs les 8e de finale contre le Betis Séville après avoir éliminé Barcelone, jeudi dernier (2-2, 2-1).

Toujours en lice en Cup, MU est 3e en Premier League avec huit points d’avance sur Newcastle et toujours à l’affût dans la course pour le titre puisqu’il ne compte que trois longueurs de retard sur City et cinq sur Arsenal, même si les Gunners ont un match en moins.

La patte de Ten Hag

Une position d’autant plus appréciable qu’ils avaient connu l’an dernier leur pire saison en termes de points depuis la création de la Premier League en 1992 (58 pts). Ce redressement porte la marque d’Erik Ten Hag qui a renoué, dans un style tout de même nettement moins cassant que José Mourinho ou Louis van Gaal, avec la poigne qui avait permis aux Red Devils de remporter leurs derniers titres.

«Quand il est arrivé pour la première fois, à la séance d’entraînement, il a exigé «Vous faites ça ou vous dégagez», s’est récemment souvenu Bruno Fernandes. Tout le monde s’est dit: «Et si un grand joueur ne fait pas ce qu’il veut, il le sort ou pas?» Et il l’a fait plein de fois, il l’a fait avec Cristiano (Ronaldo), avec Jadon (Sancho), avec Marcus (Rashford)...», a-t-il ensuite énuméré.

Malgré l’incertitude qui plane sur la présence de son «serial buteur», Marcus Rashford (16 buts depuis le Mondial), et le flou sur l’avenir du club, mis en vente par les propriétaires, la famille Glazer, qui ne semble pas avoir suscité les offres escomptées, cette finale sera une occasion en or de renouer avec un passé glorieux pas si ancien.

(AFP)

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