Conseil nationalSe faire tatouer le blanc de l’œil est permis en Suisse
À Berne, Léonore Porchet (Vert.e.s/VD) s’est inquiétée sur la pratique du tatouage du globe oculaire par des gens mal formés. Pour les autorités fédérales, cela reste une pratique très marginale.
- par
- Eric Felley
Depuis quelques années, le monde du tatouage pratique une opération très spéciale, le tatouage du blanc de l’œil. On l’appelle le tatouage scléral, qui consiste à teindre la sclérotique, la partie blanche de l’œil humain. Le colorant est injecté entre les deux couches de l’œil et la coloration est irréversible. Les risques sont cependant élevés de rester avec une vision floue, une sensibilité excessive à la lumière ou des douleurs chroniques. Les ophtalmologues déconseillent vivement de faire ce type de tatouage, qui peut provoquer jusqu’à la perte de la vision.
Formation et matériel
Certains états américains et des provinces canadiennes ont interdit le «eyeball tattoo». En France la pratique est considérée comme illégale, hors un cadre médical strict. En Suisse, cela reste permis. Lundi, à l’heure des questions au Conseil national, Léonore Porchet (Vert.e.s/VD) s’est inquiétée des conditions dans lesquelles sont réalisés ces tatouages en Suisse, «par des personnes n’ayant pas la formation médicale, avec du matériel dont on ne connaît pas forcément la provenance ni la qualité, ces piqûres peuvent entraîner de nombreuses réactions plus ou moins graves».
Le contrôle des cantons
La Vaudoise demande si l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) a un avis sur la question… La réponse du Conseil fédéral de lundi vaut son pesant de généralités: «En vertu des dispositions de l’ordonnance du DFI sur les objets destinés à entrer en contact avec le corps humain, les tatoueurs doivent prendre toutes les précautions raisonnablement nécessaires pour éviter la transmission de toute infection». Il rappelle aussi que les contrôles des salons de tatouage relèvent des autorités cantonales.
«Un risque résiduel»
Dans la même réponse, l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OFAV) recommande l’application de directives professionnelles de «bonnes pratiques de travail» pour les tatoueurs. Pour l’office, le tatouage comporte toujours «une part de risque résiduel que les consommatrices et les consommateurs acceptent en l’évaluant par eux-mêmes».
Quant au tatouage du blanc de l’œil, les autorités fédérales estiment qu’il s’agit d’une pratique «très marginale» et ne voient donc pas actuellement de nécessité d’agir.