Celestini, une «tronche» pour secouer le cocotier du FC Sion

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FootballCommentaire: Celestini, une «tronche» pour secouer le FC Sion

Changement volant: le Vaudois remplace Tramezzani sur le banc valaisan. Avec son caractère bien trempé, il va devoir changer la mentalité des vacanciers de Tourbillon.

Nicolas Jacquier
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Nicolas Jacquier
Après la trilogie des «L» représentée par Lausanne, Lugano et Lucerne, Fabio Celestini va entraîner le FC Sion. Il prendra ses fonctions le 12 décembre.

Après la trilogie des «L» représentée par Lausanne, Lugano et Lucerne, Fabio Celestini va entraîner le FC Sion. Il prendra ses fonctions le 12 décembre.

Martin Meienberger/freshfocus

Parti précipitamment dans le paradis blanc de l’océan Indien dès le baisser de rideau, Paolo Tramezzani pourra prolonger ses vacances aux Maldives; il n’est plus le coach du FC Sion. Pour la troisième fois après 2017 et 2020, le Mister a été évincé du banc valaisan, ce qui lui permet d’égaler le «record» détenu par Didier Tholot, établi il est vrai en d’autres circonstances.

L’avenir s’écrira donc avec Fabio Celestini, dont la première mission sera de repositionner sa nouvelle équipe dans le haut du classement. Il n’est pas normal qu’avec un potentiel l’autorisant à viser le titre, le FC Sion en soit réduit à jouer les utilités en Super League lorsqu’il ne tremble pas carrément pour son maintien dans l’élite. Cela avait encore été le cas au printemps dernier quand seul un heureux match nul contre Servette (3-3) lui avait permis de sauver la face.

Quatre victoires en 2022 à domicile

Si une embellie avait été constatée au niveau du jeu proposé avant l’arrivée de Mario Balotelli, le soufflé devait trop vite retomber. Jusqu’à cette inqualifiable déroute subie à domicile face à Saint-Gall juste avant la pause. À cet égard, le bilan chiffré du FC Sion à domicile - avec seulement quatre succès fêtés durant toute l’année 2022 - dit tout des errements qu’il connaît devant son public. 

Adepte d’un style offensif, ce qui devrait (nous) changer de l’extrême prudence des équipes alignées par Tramezzani, Celestini, c’est d’abord une «tronche», un foutu caractère, celui-là même qui fait tant défaut aux Valaisans, lesquels pourtant n’aiment rien moins que mettre en avant leur état d’esprit. Un état d’esprit toutefois bien trop évanescent pour pouvoir s’y référer sur la durée d’un championnat.

Avec sa tronche et un discours toujours cash, Celestini devra s’employer à secouer le cocotier du FC Sion pour transformer de gentils vacanciers en des morts de faim, prêts à s’arracher pour aller chercher une 14e Coupe de Suisse.

On sait que le nouvel occupant du banc de Tourbillon n’a pas que des admirateurs. Aux yeux de ses détracteurs, le Vaudois, drapé dans ses certitudes, peut même passer pour arrogant, allant parfois jusqu’à snober les interlocuteurs qui ne lui reviendraient pas. La vérité, c’est que Celestini est d’abord un homme de passions exaltées, aussi exigeant avec autrui qu’il ne l’est avec lui-même. On a déjà hâte de voir comment s’installera la cohabitation avec Balotelli.

Un contrat de six mois

Parce que sa très exigeante méthode finit souvent par user sinon lasser ceux à qui elle s’adresse, Celestini a toujours obtenu d’excellents résultats sur une période limitée avant de voir ceux-ci décliner. Voilà qui tombe bien. En Valais, l’ancien international helvétique, qui a l’avantage de parler français (une langue dans laquelle son prédécesseur a toujours refusé de s’exprimer), n’aura que quelques mois pour faire évoluer les mentalités. Son engagement court jusqu’en juin prochain, davantage si entente.

Avec ce nouveau changement volant de coach, on pourrait arguer que le cirque recommence à Tourbillon. Ce serait oublier qu’il ne s’est jamais vraiment arrêté si l’on fait référence aux affaires que le FC Sion risque de traîner comme autant de casseroles durant la pause et sans doute au-delà. On pense ici aux procédures ouvertes à la fois contre Mario Balotelli et son président. Des procédures qui vont pourrir le quotidien du club valaisan. Mais qui ne devront pas détourner Fabio Celestini de la mission qui lui a été confiée: remettre le FC Sion au centre de l’échiquier – celui du jeu.

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