Corée du NordUn «moteur à combustible solide de forte poussée» testé avec succès
Pyongyang a testé avec succès un «moteur à combustible solide de forte poussée» avec l’objectif de développer une nouvelle arme, a annoncé vendredi l’agence étatique KCNA.
Supervisé par le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, cet essai a «fourni une garantie scientifique et technologique quant au développement d’un nouveau type d’arme stratégique», a rapporté KCNA. Des images de ce test concluant, mené à la base de lancement de satellites de Sohae à Tongchang-ri (nord-ouest), ont montré le leader de la Corée du Nord en train d’observer le tir statique du moteur, qui crachait de vives flammes jaunes.
En dépit des sanctions internationales, Pyongyang continue de renforcer son arsenal militaire, avec notamment des missiles balistiques intercontinentaux (ICBM). Tous sont pour l’instant à ergols liquides et Kim Jong Un avait fait l’an dernier des moteurs à combustible solide une priorité stratégique afin d’évoluer vers des projectiles plus avancés.
Arsenal nucléaire renforcé
Les missiles à ergols liquides sont en effet plus difficiles à utiliser et nécessitent davantage de temps de préparation, selon des analystes. Plus lents, ils sont également plus facilement repérés et détruits par l’ennemi. Au contraire, les projectiles à combustible solide sont «plus mobiles, rapides à lancer et à dissimuler ainsi qu’à utiliser lors d’un conflit», affirme Leif-Eric Easley, professeur à l’université Ehwa de Séoul. Selon lui, le déploiement de cette nouvelle technologie rendrait l’arsenal nucléaire nord-coréen «plus dangereux».
L’essai du moteur n’est qu’une étape et il reste compliqué de savoir où en est le pays dans le développement de ce type de missile, relèvent des spécialistes. Il est en effet «difficile d’évaluer la puissance de poussée atteinte» lors de ce test, a dit à l’AFP le chercheur à l’Institut international des études stratégiques (IISS) Joseph Dempsey.
Cette année, Kim Jong Un a décrété que la nucléarisation de la Corée du Nord était «irréversible» et exprimé sa volonté de posséder l’arsenal nucléaire le plus puissant du monde. Les missiles balistiques intercontinentaux à combustible solide, lancés depuis la terre ou la mer, en feraient ainsi partie.
Pyongyang a mené cette année une série d’essais militaires sans précédent, dont le lancement en novembre de son ICBM le plus avancé techniquement à ce jour. Séoul et Washington alertent depuis des mois sur la possibilité d’un nouveau test nucléaire de la Corée du Nord. Ce serait le septième dans son histoire.