Qatar 2022Edimilson Fernandes, l’idéal selon Yakin?
Le Valaisan de 26 ans a disputé son premier match de Coupe du monde contre le Brésil. Sa polyvalence apparaît comme le symbole de ce que le sélectionneur recherche.


Edimilson Fernandes a joué une demi-heure face au Brésil de Casemiro: au poste de milieu gauche d’abord, puis d’extérieur droit ensuite.
freshfocusMurat Yakin est un instinctif. Le trait de personnalité est colporté et répété. Il n’est sans doute pas faux. Mais cela lui autorise certaines formes d’incohérence dans ses choix qui, selon le contexte, peuvent le faire passer pour un génie. On ne changera pas le sélectionneur de l’équipe de Suisse.
Lundi soir, face au Brésil, il y a par exemple ce double changement de la 58e minute. Fabian Rieder et Ruben Vargas, les deux milieux excentrés, sortent. À leur place, Yakin choisit de lancer Renato Steffen (dont il a reconnu plus tard le manque de rythme en raison des entraînements manqués dernièrement) et Edimilson Fernandes. Cela n’a pas changé le match, et le but encaissé ne leur est pas particulièrement imputable. En fin de match, ils ont même occupé les couloirs de ce qui devait être un 3-5-2.
Reste que, sur le papier, ce sont les deux doublures de Ricardo Rodriguez et Silvan Widmer aux postes de latéraux. Face à la Seleção, le joueur de Lugano est entré milieu droit, alors que le Valaisan de Mayence a pris place sur le couloir gauche. Du Murat Yakin tout craché. N’avait-il pas fait l’éloge de la «flexibilité» de chacun de ses joueurs au moment de dévoiler sa liste, le 9 novembre dernier?
Bon à tout faire?
«Moi, je suis prêt à jouer partout», lâche Edimilson Fernandes. À 26 ans, le cousin de Gelson a disputé son premier match de Coupe du monde. Il ne va pas s’en plaindre, lui qui ne s’attendait pas forcément à entrer en jeu. Mais quand même, cela peut être parfois compliqué à suivre. «Je m’étais en effet mentalisé à jouer à ce poste de latéral droit, admet-il. Si je dois le faire, j’y suis prêt. Ce n’est pas toujours facile de m’adapter, mais j’y arrive.»
«Je m’étais mentalisé à jouer à ce poste de latéral droit. Ce n’est pas toujours facile de m’adapter, mais j’y arrive»
L’ancien Sédunois, qui n’a pourtant jamais véritablement joué latéral d’une défense à quatre, symbolise cette quête de la polyvalence. Peut-être mieux que n’importe quel autre joueur. «Au moment de me retenir, Murat Yakin m’a dit que je pouvais jouer partout, sourit-il. C’est vrai que j’arrive à me faire rapidement aux différents postes qui me sont demandés.» Plutôt aisément, même.
À Sion, «Edi» a été formé numéro 10. Dans les différents clubs pour lesquels il a évolué (West Ham, Fiorentina, Mayence, Arminia Bielefeld, Young Boys), il a joué à peu près partout: en tant que milieu défensif ou relayeur. Sur un des côtés, comme ailier. Sur un couloir, comme extérieur d’une équipe utilisant un système à trois défenseurs. Ou récemment en tant que défenseur central droit d’une ligne de trois.
Il y a peut-être là le profil idéal pour Murat Yakin. Celui qui se fond dans tous les moules. Celui à qui l’on peut faire appel à tout instant, pour boucher n’importe quel trou. Le Valaisan peut s’en réjouir, lui qui n’avait jamais été aligné par Murat Yakin. L’instinct de ce dernier lui a permis de découvrir la plus grande des scènes footballistiques.