FootballChez lui, Sion n’y arrive décidément plus
Encore mené 2-1 par Vaduz à la 88e, les Valaisans ont évité le pire grace à Zagré (2-2). Bien trop inégal, le leader peine à retrouver toute la fluidité qui faisait sa force.
- par
- Nicolas Jacquier Sion
Entre ces deux-là, il faut croire qu’il ne peut y avoir que ce scénario crispant. Lors de ses deux derniers matches contre Vaduz, Sion avait déjà terriblement souffert avant d’engranger des points inespérés. Un nul d’abord, sauvé quand le club valaisan, encore mené 1-3 à l’entame des arrêts de jeu, avait pu arracher une égalisation providentielle dans les arrêts de jeu (3-3). Plus récemment, une victoire tombée de nulle part lorsque le leader, courant après le score jusqu’à la 85e, avait renversé son hôte grâce à un doublé de Sorgic aussi tardif que miraculeux (87e et 94e).
Avant ces retrouvailles, Didier Tholot avait promis la veille que “Sion, cette fois, commencerait à jouer avant la 80e.” Alors oui, Sion a certes peut-être joué mais de manière bien trop désordonnée pour espérer enlever la mise. Tant ce qu’il a montré n’était pas vraiment digne d’un leader. Celui-ci aurait-il voulu se saborder qu’il ne s’y serait pas pris autrement. Alors qu’il avait ouvert le score par Ziegler suite à un pénalty tout sauf évident, Sion allait subir le réveil de Vaduz, concrétisé par des buts de Fosso et Traber avant d’éviter un nouveau camouflet à domicile grâce à Zagré dans les ultimes instants (89e, 2-2). Ce dimanche, le leader, avec un match de plus, doit sentir le souffle de Thoune dans son dos.
Une course à la promotion réclame aussi de savoir garder la tête froide. Ainsi Sion, ce samedi soir à Tourbillon, avait-il été préalablement informé de la large victoire de Thoune (4-0 contre Xamax) en fin d’après-midi. Juste de quoi accentuer la pression bernoise sur les épaules valaisannes au coup d’envoi. Face à ce Vaduz qui avait rendu un fieffé service au leader en disposant de son dauphin en clôture de la 27e journée, Tholot s’est résolu à aligner la même équipe que face à Xamax quatre jours plus tôt. Chez les visiteurs: une absence remarquée parmi les titulaires, celle de Dejan Djokic, le futur attaquant du FC Sion, condamné au rôle de remplaçant comme cela est le cas depuis plusieurs semaines.
À voir Sion hésiter sur le parti à suivre et quelles couleurs donner à ses offensives, on a très vite compris que sa soirée allait peut-être s’avérer plus compliquée qu’il aurait pu l’imaginer. Il y eut certes un sauvetage de Berisha sur sa ligne suite à une percée de Chouaref (5e) puis, au terme d’un magnifique enchaînement, une volée de Sorgic repoussée par Büchel dans les pieds de Berdayes sans que celui-ci ne puisse cadrer sa reprise (33e).
Vaduz? Il ne devait se créer qu’une occasion de toute la première période, sous la forme de… trois tentatives successives, chacune contrée par une forêt de jambes valaisannes suite à un coup-franc de Emini boxé par Fayulu (22e). Pour Sion, la solution allait venir d’un très généreux pénalty offert par Mme Schmölzer suite à un “contact” à retardement du même Emini sur Lavanchy - Ziegler déballait le cadeau sans sourciller (42e). Dans la foulée, les Valaisans auraient pu bénéficier d’un deuxième pénalty, bien plus réel celui-là mais l’arbitre ne broncha pas cette fois.
Le petit bijou de Fosso
Après deux frappes lointaines signées Lavanchy et Hefti, flirtant chaque fois avec le montant, la partie allait considérablement s’équilibrer au retour des vestiaires. Vaduz allait même finir par copieusement dominer des Valaisans assez transparents, ne s’exprimant plus que par contres. Il faudra même un sauvetage acrobatique de Lavanchy pour éviter une égalisation qui finit par se produire lorsque Fosso se joua de toute la défense avant de nettoyer la lucarne opposée d’une frappe diaboliquev décochée dans un angle impossible.
Pire, sur corner, une tête repoussée par Fayulu permettait à Traber de confronter le leader à ses errements actuels. Pour ce pâle leader, la délivrance allait finalement venir du remplaçant Zagré, surgissant à point nommé pour permettre à Sion d’arracher un point inespéré au vue de la physionomie du match mais somme toute mérité.
Avec une défaite et deux nuls au bilan décevant de ses trois derniers matches à domicile, Sion ne sait plus gagner devant son public. Alors qu’il compte un match en plus, le voici qui ne possède plus que quatre points d’avance sur Thoune.
La folie de la Coupe
Manquée, cette première nocturne du samedi à Tourbillon depuis une année est intervenue, convenons-en, dans un contexte très particulier. Tant l’on sait qu’en Valais, il est impossible de dissocier le club de Tourbillon de la Coupe de Suisse. La Super League a beau tendre les bras au FC Sion, la compétition dans laquelle celui-ci y a façonné sa légende occupe tous les esprits des supporters.
Faisant allègrement fi du rendez-vous du 27 avril contre Lugano en demi, nombre d’entre eux se projettent déjà sur la finale du 2 juin à Berne, imaginant tous les moyens d’envahir la capitale au moment d’envisager le pèlerinage du Wankdorf. Une passion inextinguible qui se mesure jusque dans les transports. À cet égard, le Nouvelliste nous a appris cette semaine que les groupes de fans les plus optimistes (ou prévoyants) n’avaient pas hésité à réserver à l’avance des cars auprès de voyagistes locaux croulant déjà sous les demandes.
En attendant, il y a une promotion à aller chercher. Prochaine étape, à Baden le 13 avril.