Formule 1Ferrari va devoir travailler!
A Miami, Max Verstappen a remporté son troisième Grand Prix en cinq courses, alors que les Ferrari étaient à nouveau qualifiées devant lui. Charles Leclerc compte sur son équipe pour améliorer sa monoplace avant l’Espagne.
- par
- Luc Domenjoz Miami
Nouveautés pour Barcelone
Même si Ferrari se trouve toujours en tête au championnat des constructeurs, l’avance de la Scuderia, après cinq Grands Prix, n’est plus que de 6 points (157 contre 151 à Red Bull).
Visiblement, la Red Bull est plus efficace que la Ferrari, et seuls les deux abandons de Max Verstappen, à Bahreïn et en Australie, permettent à Charles Leclerc de le précéder au classement.
A Miami encore, le Monégasque n’a rien pu faire pour s’opposer au Néerlandais: «On était moins bien avec les pneus mediums du premier relais, expliquait Charles Leclerc après la course. Avec les pneus durs, j’étais assez compétitif, et à un certain point, j’ai même cru que j’allais pouvoir repasser Max. Mais Red Bull avait l’avantage en vitesse pure. Je me suis quand même bien amusé aujourd’hui, c’était sympa de voir autant de fans de Ferrari autour de la piste. Mais nous devons continuer de pousser fort pour développer la voiture. Les nouveautés seront la clé de la victoire. Et j’espère que nous allons franchir un cap dès la prochaine course, en Espagne.»
Jusqu’ici, Ferrari hésitait à apporter d’importantes mises à jour à sa voiture, mais celles-ci deviennent désormais indispensables pour tenir le rythme des Red Bull.
Carlos Sainz a souffert du cou
Vendredi, au cours de la deuxième séance d’essais, Carlos Sainz a été victime d’un impact très sévère au virage 14 - la chicane lente du circuit.
Le samedi, l’Espagnol a tout de même réussi à se qualifier en première ligne à côté de Charles Leclerc. En course, il a terminé sur la troisième marche du podium, résistant toute l’épreuve durant à Sergio Perez, dont la Red Bull était pourtant légèrement plus rapide.
Mais une fois descendu de voiture, Carlos Sainz a expliqué qu’il a beaucoup souffert du cou. «Après l’accident de vendredi, j’avais encore passablement de douleurs au cou pendant la course. Mais je me suis battu pour ne pas en tenir compte. C’était une course très difficile, avec la chaleur et avec les pneus qui se dégradaient. La voiture glissait beaucoup. Mais à la fin, je suis assez content de terminer troisième. J’aimerais avoir bien plus, évidemment, mais vu les circonstances, je ne pouvais pas viser mieux.»
Une piste à revoir
Avant de l’avoir essayé, les pilotes jugeaient le tracé de Miami «intéressant», et doté de plusieurs endroits pour dépasser.
Mais après les deux premiers jours d’essais, ils ont vite déchanté: les organisateurs américains ont utilisé un type d’asphalte nouveau pour créer leur circuit, et ce revêtement ne convient visiblement pas du tout aux monoplaces de F1: «Cette piste est une vraie farce, regrettait Sergio Perez. Ils voulaient du spectacle, mais il ne peut pas y en avoir parce qu’il est impossible de doubler en course.»
Carlos Sainz partageait l’option du Mexicain: «En dehors de la trajectoire, on ne peut pas rouler, c’est comme si la piste était mouillée, il n’y a pas du tout d’adhérence.»
Lewis Hamilton confirmait que la nature du revêtement empêche de doubler, tant il est hasardeux de rouler hors de la bonne trajectoire. «J’aime ce circuit, mais il y a aussi un problème avec la chicane du fond, les virages 14 et 15.»
Beaucoup de pilotes estiment qu’il faudrait supprimer cette chicane, en montée et très serrée, un peu comme en formule E, la formule électrique. «Nous changerons tout ce qu’il faudra changer pour avoir de belles courses, rétorquait Tom Garfinkel, le patron du stadium, après le Grand Prix. Mais les critiques sur la chicane, c’est de notre faute, nous n’avons pas suffisamment expliqué pourquoi elle est là. C’était un mal nécessaire, pour casser la vitesse des voitures avant d’attaquer la longue ligne droite, tout simplement parce qu’il n’y a pas assez de place pour un échappatoire à cet endroit. Il fallait donc ralentir les F1. Quant au revêtement, nous allons nous pencher sur la question, parce que nous voulons un circuit avec un maximum de dépassements. Si les pilotes disent qu’ils ne peuvent pas quitter la trajectoire, alors ils ne peuvent pas doubler. Nous ferons tout ce qu’il faut pour régler le problème.»
Pierre Gasly accuse Fernando Alonso
A 18 tours de l’arrivée, Pierre Gasly a touché la McLaren de Lando Norris, l’envoyant en toupie et causant la neutralisation de la course derrière la voiture de sécurité.
Des retour à son stand, le Français a expliqué qu’il n’y était pour rien: «Fernando (ndlr: Alonso, sur Alpine) m’avait touché au virage 1, le tour précédent (ndlr: l’Espagnol a d’ailleurs ensuite été pénalisé de cinq secondes pour cet accident). Nous avons essayé de continuer pour voir si c’était possible, mais ma voiture était vraiment trop endommagée. Je ne pouvais même pas rester sur la piste… Alors j’avais décidé de rentrer aux stands, et plusieurs voitures m’ont passé au virage 7. Au moment où j’ai repris la piste, j’ai essayé de laisser autant d’espace que possible à Lando (Norris), mais il a touché ma roue avant gauche, et il est parti en tête-à-queue. Tout est allé très vite, mais j’avais vraiment essayé de me coller contre le mur. Il n’y a qu’à regarder les images de ma caméra embarquée, on voit que je tourne le volant le plus à droite possible.»
Après avoir entendu les explications du Français, Lando Norris a accepté le fait que son abandon était simplement dû à la malchance. Les McLaren n’ont ainsi marqué aucun point à Miami, alors que l’écurie avait invité des centaines de clients autour du stadium.
Chez Sauber, par contre, la magnifique septième place de Valtteri Bottas permet à l’écurie suisse de se maintenir à la cinquième place du classement, avec 31 points.