Kronenbourg  – Un ex-salarié accumule 177 contrats courts mais perd en justice

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KronenbourgUn ex-salarié accumule 177 contrats courts mais perd en justice

La justice française a débouté mardi un ancien employé de la brasserie Kronenbourg qui dénonçait une discrimination à l'embauche en raison de ses origines.

La brasserie Kronenbourg à Obernai, en France (photo d’archives).

La brasserie Kronenbourg à Obernai, en France (photo d’archives).

AFP

Un ancien salarié de la brasserie Kronenbourg d’Obernai (Bas-Rhin), qui avait cumulé 177 contrats courts en près de 30 ans et dénonçait devant les prud’hommes une discrimination à l’embauche en raison de ses origines maghrébines, a été débouté mardi, a-t-on appris auprès de la juridiction et de son avocate. Le demandeur, Rabah M., 62 ans, «a été débouté de l’ensemble de ses demandes», a indiqué à l’AFP le conseil des prud’hommes de Saverne, sans autre commentaire.

Activité saisonnière

Les conseillers ont estimé que «je n’apportais aucune preuve» de la discrimination à l’embauche, a précisé Me Nicole Radius, l’avocate de ce sexagénaire, père de quatre enfants dont le cas avait été largement médiatisé, notamment dans des articles de Rue89 et du quotidien «Le Monde».

La juridiction a également estimé que, dans la mesure où «Kronenbourg a une activité saisonnière, elle a le droit de recourir à des CDD et à des intérims comme bon lui semble», a ajouté l’avocate, annonçant qu’elle allait faire appel. Sollicitée par l’AFP, Kronenbourg n’avait pas réagi dans l’immédiat.

177 contrats courts

Me Radius avait plaidé la requalification des «161 missions d’intérim et 16 CDD (ndlr: contrats à durée déterminée)» que son client avait cumulés entre 1992 et 2019, principalement dans l’atelier «fûts» de la célèbre brasserie du groupe Carlsberg. Selon l’avocate, le refus de l’embaucher en CDI (contrat à durée indéterminée) relevait d’une discrimination à l’embauche car, sur les plus de 270 ouvriers embauchés en CDI entre 2012 et 2019, «aucun n’avait un nom à consonance maghrébine».

Refus de Kronenbourg

Me Radius réclamait 200'000 euros (plus de 207'000 fr.) de dommages et intérêts, dont 53'000 pour licenciement abusif et 39'800 pour discrimination à l’embauche. Selon elle, en 2013, Rabah M. avait demandé à être embauché en CDI mais avait essuyé un refus de la part de Kronenbourg. En 2019, l’avocate avait demandé la requalification en CDI des contrats courts de son client, de nouveau en vain. La brasserie avait ensuite cessé de lui donner des contrats, selon l’avocate.

Faible pension

Désormais retraité après deux ans de chômage, Rabah M., qui «a fait profil bas pendant 30 ans», touche une pension très inférieure à celle à laquelle il pourrait prétendre s’il avait été en CDI, a souligné Me Radius, selon laquelle son client a également essuyé durant sa carrière à la brasserie des propos «à la limite du racisme» de la part de certains collègues.

(AFP)

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