Ski alpinSt-Moritz pourrait enfin lancer la saison de vitesse
Après des annulations en cascade, la station grisonne pourrait être la première à proposer des épreuves de vitesse cette saison. Pour un vrai départ?
- par
- Rebecca Garcia St-Moritz
Une certaine impatience se lit sur le visage des athlètes. Si certaines skieuses sont allées chercher l’adrénaline de la course en slalom ou en géant, d’autres attendent encore leur tour. «Il est temps que les courses de vitesse commencent, affirme Corinne Suter. Car il y a maintenant assez de neige et tout est prêt.»
La Schwytzoise est tout particulièrement affûtée, elle qui n’a disputé aucune course de Coupe du monde depuis le mois de mars. Elle aurait dû participer aux épreuves de Zermatt/Cervinia, mais ces dernières n’ont pas eu lieu. Sur les trois entraînements prévus pour découvrir la Gran Becca, un seul a été maintenu. Et dans des conditions difficiles.
C’est pourquoi les skieuses de Coupe du monde arrivent à St-Moritz avec moins de kilomètres à pleine vitesse dans les jambes que prévu. «La dernière fois que j’ai mis les skis de descente, c’était à Cervinia. Et avant cela, c’était il y a encore un mois auparavant, pour l’entraînement», explique Michelle Gisin.
L’Obwaldienne si attachée à la région ne pense pas être désavantagée pour autant. Au contraire: elle a pu enchaîner les épreuves alors que plusieurs de ses rivales se contentaient de manches d’entraînement. Un avantage qui devient un petit poids au moment de lutter contre le décalage horaire. «On a atterri du Canada il y a 48 heures. Ce n'est pas la situation idéale pour se mettre sur des skis de vitesse», constate Lara Gut-Behrami.
Cette fois-ci, la tournée américaine ne les envoyait pas disputer des épreuves de vitesse à Lake Louise. La technique était à l’honneur, tant à Killington (États-Unis) qu’à Mont-Tremblant (Canada). Le calendrier force l’adaptation rapide d’une course à l’autre. «Cela prend quelques jours pour se réhabituer, pour changer complètement le timing», confirme Lara Gut-Behrami, qui retrouve ses repères sur la piste grisonne.
La frustration de l’annulation
Une descente le samedi, un super-G le vendredi et un autre le dimanche: le programme se veut musclé pour les meilleures skieuses de la planète. Reste à espérer que, contrairement à d’autres moments de la saison, les conditions météorologiques seront assez bonnes pour proposer un bon spectacle.
«Je pense qu’apprendre une annulation prend beaucoup plus d’énergie lorsque l’on est en haut, au départ», explique Corinne Suter. Les skieuses et skieurs doivent alors redescendre, entraîner leur condition physique et tenter d’évacuer cette tension de la course déjà bien installée.
Sur le circuit masculin, six épreuves sur les sept prévues à ce jour ont été reportées ou annulées. «C’est un peu triste, commente Michelle Gisin. C’est quelque chose qui arrive, ça peut survenir en début de saison comme à la fin. J’espère que ça va revenir à la normale pour eux.» Un géant et un slalom sont prévus à Val d’Isère. Si la station de St-Moritz n’est pas aussi malchanceuse que Beaver Creek, elle pourrait bien lancer la saison de vitesse.