Hockey sur glaceFlavien Conne: «Ce titre rendrait hommage à beaucoup de gens»
Formé aux Vernets, l’ex-international évoque la finale entre GE Servette et Bienne, l’éventualité de voir les Aigles sacrés et la mémoire de son père Eric.
- par
- Simon Meier
Flavien Conne, ex-international suisse formé aux Vernets, a réalisé sa très jolie carrière de joueur hors des murs, à Fribourg (1998-2000) et surtout Lugano (2000-2014). Mais depuis le Tessin, où il officie comme coach au sein de la section junior des Bianconeri, l’ex-attaquant dit se sentir encore «très proche de Genève». Surtout pendant cette finale des play-off entre GE Servette et Bienne, dont l’acte VI a lieu mardi soir à la Tissot Arena.
S’ils s’imposent, les Aigles deviendront champions de Suisse pour la première fois – sinon, il y aura un septième match jeudi. Une actualité qui ramène Flavien Conne à sa propre histoire, en lien intime avec son père Eric, décédé en novembre 2000, quintuple vice-champion de Suisse avec les Grenat entre 1966 et 1971.
200 spectateurs
«Il a fait partie de ces gens passionnés, de ces ex-joueurs qui se sont mobilisés pour sauver ce club à une époque où tout était sombre, anonyme, où Genève n’était plus une ville de hockey, avec 200 spectateurs dans cette patinoire immense, tient à rappeler le fils de l’ancien No 4, dont le maillot flotte au toit des Vernets. Ce titre de champion mettrait un point final à la lutte de beaucoup de gens, il leur rendrait hommage.»
Plus généralement, Flavien Conne souligne que ce sacre viendrait aussi récompenser tout le travail d’un club. «Cela fait quelques années que je suis très content du développement du hockey à Genève, surtout quand on pense à l’époque où on n’arrivait pas à boucler les budgets. J’ai envie de dire que cette ville et ce club méritent ce titre.»
Mais il faudra le mériter jusqu’au bout, en s’imposant mardi à Bienne ou jeudi aux Vernets. «Le premier piège à éviter, c’est de lire les journaux, de se mettre à écouter les gens de l’extérieur et de se laisser aller à l’euphorie générale, prévient Flavien Conne, qui avait disputé quatre finales avec Lugano entre 2001 et 2006 – pour un bilan équilibré. C’est normal que le commun des mortels s’emballe mais toi, en tant que joueur, tu dois te préserver de l’engouement général, ne pas t’enflammer ou te projeter. Sinon, tu peux facilement partir dans le futur et, par définition, ne plus être dans le présent. Et c’est là que tu te mets à changer un peu ton jeu, à devenir passif.»
Le spectre de 2001
Exactement ce qu’il faut éviter de faire. «J’ai très bien connu ça, d’ailleurs c’était avec Jan (ndlr: Cadieux), lorsque nous menions 3-1 contre les ZSC Lions en 2001 et que nous pouvions boucler la série à domicile, se rappelle Flavien Conne. À partir de là, on s’était trompés sur toute la ligne. Avec le recul, inconsciemment, on s’était vus beaux. Ça se perçoit à des petits détails. Il y a ceux qui accrochent leur costard un peu plus près de la douche, pour qu’il ne soit pas aspergé de champagne si jamais, tu commences à entendre parler d’un voyage d’équipe… Il faut faire attention parce qu’en général, dans ce genre de cas, les dieux du hockey sont là pour te punir.»
Il manque une victoire à GE Servette pour décrocher son premier titre de champion. Il ne lui reste «plus qu’à» amadouer les cieux et décrocher la lune.