StatistiqueSeuls 70% des pères profitent du congé paternité
Alors que le congé paternité a été introduit le 1er janvier 2021, une première évaluation de l’OFAS montre que les pères sont nombreux à ne pas utiliser leurs deux semaines de congé payé.
- par
- Christine Talos
Depuis le 1er janvier 2021, les pères ont le droit de prendre un congé payé de deux semaines dans les six mois qui suivent la naissance de leur enfant.
Urs Jaudas/Tages-AnzeigerC’est un chiffre étonnant que révèle, jeudi, l’Office fédéral des assurances sociales (OFAS): seuls 70% des pères ont profité du congé paternité au premier trimestre 2021, relève l’OFAS, qui vient de publier ses premières statistiques fiables sur le sujet.
Pour rappel, approuvé à 60% par les Suisses en septembre 2020, le congé paternité est entré en vigueur le 1er janvier 2021. Les pères ont donc le droit de prendre un congé payé de deux semaines dans les six mois qui suivent la naissance de leur enfant. Ce congé est financé par le régime des allocations pour perte de gain (APG), tout comme le congé de maternité. Comme pour le congé maternité, l’allocation se monte à 80% du salaire mais au maximum à 196 francs par jour.
En Suisse, 21’516 naissances vivantes ont été dénombrées au premier trimestre 2021. Les naissances multiples (jumeaux, triplés, etc.) n’ont été comptabilisées qu’une fois, puisqu’elles ne donnent droit qu’à une seule prestation, précise l’OFAS. «Jusqu’à la fin juin 2021, une allocation de paternité a été versée dans 36% des cas. Ce taux grimpe à 69% fin mai 2022 et se stabilisera vraisemblablement aux alentours de 70%», ajoute l’OFAS. Qui estime donc qu’elle va verser 65’300 allocations de paternité en 2021, y compris pour les pères dont l’enfant vit à l’étranger, cela pour un montant de 153 millions de francs.
Chaque naissance ne donne pas droit à un congé
L’OFAS rappelle toutefois que l’arrivée d’un bébé ne donne pas forcément droit à un congé paternité. Selon ses estimations, la part des naissances qui ne donnera pas lieu à des prestations se situera même entre 5 et 15%. En effet, deux conditions essentielles sont requises: le père doit exercer une activité lucrative et reconnaître l’enfant. Et pour ce dernier point, 10% des pères ne reconnaissent l’enfant qu’après sa naissance. Et 25% ne le font que six mois, voire plus, après l’accouchement. Pour le coup, le congé paternité devient caduc…
Par ailleurs, les pères exploitent largement le fait qu’ils ont six mois pour poser leur congé. «Trente-six pour cent des hommes dont l’enfant est né au premier trimestre prennent leur congé de façon morcelée, par blocs d’une semaine ou en prenant des jours isolés», révèle l’OFAS.