Commentaire - Promis, on en aura fini un jour avec le certificat

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CommentairePromis, on en aura fini un jour avec le certificat

Contrairement aux pays qui nous entourent, les autorités fédérales ne mettent pas trop la pression sur les non vaccinés. Alain Berset privilégie l’approche consensuelle, tant que la charge sur les hôpitaux est maîtrisée.

Eric Felley
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Eric Felley
Bientôt deux ans de conférence de presse pour le chef de la Santé Alain Berset.

Bientôt deux ans de conférence de presse pour le chef de la Santé Alain Berset.

Fabrice Coffrini/AFP

Le Conseil fédéral a souhaité prolonger ce mercredi l’obligation du certificat sanitaire avec la 2G pour les espaces intérieurs et la 2G+ là où le port du masque n’est pas possible, et cela jusqu’au 31 mars. Cette décision entérine la discrimination qui frappe les personnes non vaccinées depuis le 20 décembre dernier: plus de restos, plus de cinémas. Cependant le chef de la Santé n’a pas insisté sur la proportion des personnes non vaccinées en Suisse, qui représente, tous les âges confondus, encore plus de 30% de la population. Il a préféré relever que le taux d’immunité de la population dépasse désormais les 90% dans toutes les catégories d’âge au-dessus de 20 ans.

Après l’échec de la semaine nationale de vaccination en novembre dernier, les autorités fédérales semblent s’être faites une raison face au socle des réticents à la piqûre. Le nombre de primo vaccinés progresse encore, certes, mais très lentement, 1% en un mois entre décembre et janvier. Tandis que dans le même laps de temps, 20% faisaient la vaccination de rappel.

Stratégie constante

Contrairement aux pays qui nous entourent, Autriche, France ou Italie, on ne parle pas en Suisse de vaccination obligatoire, d’amendes pour les antivax ou d’une stratégie visant à les «emmerder». Pour le Conseil fédéral, la stratégie demeure la même: préserver les hôpitaux de la surcharge de patients Covid. Pour l’instant, le variant Omicron, moins virulent, permet de continuer sur cette ligne, en constatant même une baisse d’occupation des lits de soins intensifs.

Sortie de crise en trois phases…

Alain Berset appelle de ses vœux le passage d’une situation pandémique à une situation endémique, il parle d’un «tournant». On aimerait le croire. Mais, chat échaudé craignant l’eau froide, nul ne se hasarde à imaginer ce que nous réservent les prochains mois. L’année dernière, à la même date, la Suisse lançait sa campagne de vaccination, avec la perspective d’en finir avec le coronavirus. Un peu plus tard, pour répondre à l’impatience de l’économie, le Conseil fédéral avait présenté un plan de sortie de crise en trois phases à l’automne 2021. Il n’en fut rien. Le 26 novembre, le variant Omicron est apparu en Afrique du Sud et aujourd’hui, il est partout chez lui et chez nous.

L’évolution de cette pandémie nous a enlevés, peu à peu, jusqu’à la faculté de nous réjouir d’une issue favorable, qui s’est à chaque fois dérobée. Mercredi, à la question d’une journaliste de savoir s’il ne vaudrait pas mieux abandonner ce certificat sanitaire, vu qu’en ce moment, tout le monde contamine tout le monde, Alain Berset a eu un léger sourire. Après un temps d’arrêt, il a répondu qu’un jour, il faudra bien «renoncer à cet outil». Espérons vivre assez longtemps pour connaître ce jour.

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