Tennis: Le livre qui peut soigner votre nostalgie de Roger Federer

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TennisLe livre qui peut soigner votre nostalgie de Roger Federer

Trois ans après «Rodgeur Forever», Laurent Chiambretto envoie Arnaud, son antihéros, rejouer la finale de Wimbledon 2019. Une lecture idéale pendant les Swiss Indoors.

Mathieu Aeschmann Bâle
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Mathieu Aeschmann Bâle
Roger Federer lors de sa dernière victoire au Swiss Indoors, en octobre 2019, trois mois après la finale de Wimbledon que Laurent Chiambretto revisite dans son nouveau livre: «Arnaud Federer».

Roger Federer lors de sa dernière victoire au Swiss Indoors, en octobre 2019, trois mois après la finale de Wimbledon que Laurent Chiambretto revisite dans son nouveau livre: «Arnaud Federer».

Fresh Focus/Montage

Après trois ans d’attente, les Swiss Indoors sont de retour. Or, malgré Carlos Alcaraz, les grands airs du «Super Monday» et un trio de Suisses dans le portillon de départ (Wawrinka, Hüsler, Stricker), l’excitation était teintée de nostalgie, lundi soir dans le foyer du «Joggeli». Roger Federer n’est plus là. Et dans cette salle qui l’a vu grandir puis triompher dix fois, le réel pesait soudain de tout son poids.

Alors pourquoi ne pas dribbler la réalité en compagnie de Laurent Chiambretto? Trois ans après avoir envoyé Arnaud sur les traces de son idole dans «Rodgeur Forever» (Éd. Solar), l’auteur relance son antihéros sur les traces de «RF». Mais cette fois, ce père de famille en vrac – moitié prof de tennis, moitié employé de chez Darty – ne chasse pas le champion dans le présent. Il revisite son passé. Et pas n’importe quel passé, puisque Arnaud se réveille d’une soirée trop arrosée le samedi 13 juillet 2019 dans un hôtel londonien. Sa mission: enfiler le costume du «Maître» pour rejouer et gagner sa traumatisante dernière finale de Wimbledon.

Une Ferrari conduite comme une tondeuse

Pour faire simple et sans trahir la trame du récit, l’enjeu est ici doublement décisif. Pour l’histoire du tennis et pour l’histoire intime d’Arnaud. Depuis ce maudit 14 juillet 2019, ce dernier a en effet tout perdu: son calme, sa femme, son job de prof de tennis. La faute à une gifle instinctive donnée à son fils goguenard lors de la remise du trophée à Novak Djokovic… «Ça a été du pur enchaînement de magie noire: balles de match ratées, Rodgeur crucifié, moral bousillé, voyage gâché, poignet explosé, saison de tennis flinguée, Darty en apnée, séparation actée et famille désagrégée. Il te faut quoi d’autre?» explique-t-il à son ami Seb dans les premières heures de cette soirée qui va tout changer.

La suite? Laurent Chiambretto déroule un récit énergique et burlesque qui emmène le lecteur dans les méandres de la psyché du fan ultime. Il revisite aussi, entre documentation précise et délire comique, ces heures lourdes qui précèdent une finale de Grand Chelem. Quant à Arnaud, il se rend vite compte qu’il a hérité des traits et des talents de «RF» mais a conservé sa peur de réussir et les fragilités qui en découlent. Une équation à résoudre en plein Centre Court: «On m’a confié une Ferrari et je la conduis comme une tondeuse à gazon.»

Comment Arnaud va-t-il s’en sortir pour sauver sa vie et offrir le plus beau des titres à son idole? La réponse se trouve au bout des 343 pages d’«Arnaud Federer» (Éd. Solar), l’antidote idéal à la nostalgie qui pourrait s’emparer de certains devant cette édition des Swiss Indoors.

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