ValaisL’union sacrée contre les avalanches meurtrières
En Valais, tous les acteurs de la montagne se mettent à l’unisson pour faire baisser le nombre de victimes. Et gare au degré de danger 3 qui peut donner un faux sentiment de sécurité.
- par
- Eric Felley
Mourir sous une avalanche est aussi une question de statistiques. Ces dix derniers hivers en Valais, en moyenne, 10 personnes par an ont trouvé la mort sous une coulée en faisant du hors-piste ou de la randonnée. Statistiquement donc, certains marchent aujourd’hui sans le savoir vers ce destin fatal. C’était le cas d’un skieur de 70 ans, qui a perdu la vie vendredi dernier hors des pistes balisées dans la région de Zermatt, premier décès de la saison.
Pour sauver des vies et briser cette fatalité, le Valais met en place une nouvelle stratégie de prévention contre les avalanches. Tous les acteurs de la montagne du canton tirent pour la première fois à la même corde: la police cantonale, les remontées mécaniques, l’Association suisse des guides, l’Organisation cantonale de secours, Air-Glaciers, l’Institut pour l’étude la neige et des avalanches et le Groupement d’intervention médicale en montagne.
Des clips vidéo de prévention
Trois axes de prévention sont mis en place. Premièrement, en cas de «prévisions avalancheuses délicates», des clips vidéo seront diffusés sur les réseaux sociaux avec le hashtag #freeridesafer. Deuxièmement, les remontées mécaniques de Verbier diffuseront des messages de prévention au départ des installations en cas de danger de degré 3 ou 4 (d’autres sociétés devraient suivre). Enfin, tout un chacun peut tester ses connaissances en matière de danger sur la plate-forme avalanche-check. ch, qui propose une tombola avec de nombreux prix.
Le danger du degré 3
29% des accidents mortels ont lieu lorsque le danger est signalé en degré 2 (limité, comme actuellement dans les Alpes). 65% ont lieu lorsque le danger est en degré 3 (marqué). Il y a très peu de décès lorsque le degré est de 4 (4%) ou de 5 (aucun).
Cité par «Le Nouvelliste», Pierre Huguenin, responsable valaisan de l’Institut pour l’étude de la neige et des avalanches, estime que le degré 3 est «compliqué» à gérer, car il peut donner une fausse impression de sécurité: «La catégorisation en 5 niveaux peut être trompeuse, car en degré 3 le randonneur ou le freerider peut croire qu’il est au milieu de l’échelle. Alors que cela signifie que la situation avalancheuse est déjà critique pour lui. Les degrés 4 et 5 concernent avant tout les professionnels qui doivent sécuriser les routes, les villages ou les domaines skiables».
En cas de degré 3, il vaut donc mieux consulter leur bulletin d’avalanches actualisé deux fois par jour sur leur site.