Coupe du monde: une série sur l'équipe de Suisse de football

Sur le campus de l’Université de la Science et de la technologie de Doha, on le voit à gauche, à droite. Il déambule, parfois s’arrête près d’un cameraman. Puis, il continue son chemin. D’autres fois, il se pose, discute avec l’un ou l’autre membre de l’encadrement de l’équipe de Suisse. Bref, l’homme à la barbe rousse fait partie du paysage de la sélection helvétique. Il en porte même le survêtement, avec ses initiales accolées sur le torse: «SH». Vous ne le connaissez pas. Il s’appelle Simon Helbling, et son rôle est de réaliser «The Pressure Game – au cœur de la Nati», la série documentaire qui suit l’équipe nationale depuis plusieurs mois.

«L’idée n’était pas seulement de raconter ce qu’il se passe, mais aussi d’apprendre à connaître vraiment ces joueurs, ces membres du staff», détaille le réalisateur zurichois. La série sera diffusée à partir du 22 mars 2023 sur la RTS, ainsi que sur la plateforme Play Suisse. Elle comportera six épisodes de trente minutes chacun, se plongeant dans l’intimité de l’équipe nationale, de ses joueurs et de ceux qui les encadrent. Avec l’espoir d’une fin heureuse, durant la Coupe du monde actuelle.

Le Qatar signera en effet la fin de ce suivi qui a démarré en mars, avec le camp de Marbella. À chacun des rassemblements, Simon Helbling et son équipe étaient là, avec une camera enregistrant des centaines d’heures de vie de groupe ou de témoignages. Il a aussi rendu visite à plusieurs joueurs, dans leurs clubs. À tout cela, il faut aussi inclure certaines images, tournées par Samy Ebneter, qui fait partie de l’équipe de communication de l’ASF. L’histoire commence ainsi avec la qualification pour la Coupe du monde en novembre 2021, et se déroule sur toute l’année en cours.

Certains personnages y joueront le rôle d’acteurs principaux. Simon Helbling les a sélectionnés sur la base d’interviews menées au début du tournage. «Il fallait déterminer qui était captivant à raconter, on ne pouvait pas suivre tout le monde», détaille le réalisateur. Haris Seferovic, les gardiens ou encore l’analyste de la performance Markus Tschopp font partie de ceux sur lesquels le film s’attardera.

«J’ai été surpris de constater à quel point ils se sont ouverts, poursuit le documentariste. Ce sont des gens qu’on a l’impression de connaître, à travers les portraits qui ont été faits d’eux dans les médias. Je pensais qu’il n’y aurait rien de nouveau à en sortir. Pourtant, très vite, ils se sont lâchés. La confiance s’est nouée. Ce qui fait la différence, c’est la proximité que l’on a avec ces personnes.» C’est la vocation de cette série: offrir une autre perspective sur les joueurs, insiste Simon Helbling. Et aller plus loin que le football, même s’il fait office de cadre.

Demeure une question, inhérente à la révélation des coulisses: avec quelle liberté peut-il travailler, sachant qu’il est intégré à part entière dans l’environnement de l’équipe nationale, avec la bénédiction de l’ASF? «Elle est totale, garantit le réalisateur. Aucune censure.» Cela peut promettre quelques moments passionnants, notamment dans les vestiaires.

Tiens, d’ailleurs, comment était l’après-victoire contre le Cameroun? «J’ai été vraiment surpris, sourit Simon Helbling. Il n’y avait pas d’euphorie, simplement la satisfaction d’avoir gagné. Des professionnels au sang-froid.» Rendez-vous dans quatre mois pour le découvrir en images. Même si, d’ici quelques jours, on connaîtra déjà la fin de l’histoire.