Ski alpinGut-Behrami: «Normalement, je pleurais pour d’autres raisons aux JO»
Après plusieurs déceptions olympiques, la Tessinoise s’est offert le titre en super-G aux Jeux de Pékin. Et elle n’a pas caché son immense bonheur.
- par
- Sylvain Bolt - Yanqing
Il y a eu les larmes de Sotchi en 2014, où sa médaille de bronze en descente lui avait laissé un goût d’inachevé. En Russie, Lara Gut-Behrami avait été privée d’or pour 10 centièmes par le duo Dominique Gisin-Tina Maze. Puis celles du super-G lors de la même édition: elle avait terminé 4e, à 7 centièmes du bronze. Rebelote quatre ans plus tard à PyeongChang: la médaille de bronze lui avait filé sous le nez pour…1 centième.
A 30 ans, la Tessinoise s’est enfin offert à Yanqing le titre olympique qui manquait à son palmarès et ce dans «sa» discipline du super-G. «Normalement, je pleurais pour d’autres raisons aux JO, a souri la Suissesse après son premier sacre aux Jeux. C’est le bon jour pour lâcher toutes les émotions. Tous mes proches ont pleuré, aussi à la maison. Mon mari, ma maman, mais aussi mon papa qui est là avec moi. C’est si beau.»
Profiter du moment
Déjà médaillée de bronze en géant en Chine, la Suissesse n’a pas caché son bonheur dans l’aire d’arrivée du super-G, où elle s’est retrouvée sur le podium avec sa compatriote Michelle Gisin (3e).
«C’est compliqué de réussir à m’exprimer après cette journée intense. Je n’imaginais pas que j’allais le faire après l’arrivée, je n’étais pas convaincue de ma manche et du coup il y a eu beaucoup d’attente et de nervosité après ma course, a-t-elle souligné. Je me disais pourvu que ce ne soit pas une 4e place. C’est génial d’avoir réussi à skier comme cela. Il y a beaucoup d’émotions et oui, j’ai une médaille d’or autour du cou, mais il va falloir que je prenne du recul pour le réaliser.»
La skieuse de 30 ans est revenue sur sa riche carrière, commencée très tôt. «A 16 ou 17 ans, j’aurais signé pour un tiers de ma carrière. Souvent par le passé mon défaut était de me focaliser sur la course d’après sans profiter. J’avais l’impression de toujours devoir faire mes preuves, dès le lendemain, a témoigné la Tessinoise. Comme je l’ai dit l’an passé aux Mondiaux de Cortina (deux titres, une médaille de bronze), je profite désormais. J’essaie de produire un meilleur ski mais ce n’est pas le fait de gagner une médaille d’or qui va donner une certaine valeur à ma carrière.»