Japon-États-UnisUn accord sur les échanges de matériaux critiques
Washington et Tokyo ont signé, ce mardi, un accord visant à renforcer la coopération entre les deux pays dans les domaines des batteries et des terres rares.
Les États-Unis et le Japon ont signé mardi un accord visant à renforcer «les chaînes d’approvisionnement pour les minéraux critiques et les batteries pour véhicules électriques» et renforcer les échanges entre les deux pays concernant ces produits essentiels à la transition énergétique et jusqu’ici dominés par la Chine.
L’accord doit permettre de «faciliter les échanges, promouvoir une concurrence libre et non faussée et mettre en place des standards sociaux et environnementaux solides» concernant ces produits et ainsi permettre la mise en place de chaînes d’approvisionnements «sécurisées, solides et équitables» entre les deux pays, selon un communiqué des services de l’ambassadrice au commerce de la Maison-Blanche, Katherine Tai.
«Le Japon est l’un de nos partenaires les plus importants et cet accord nous permet de renforcer nos relations. C’est un moment important qui prouve que les États-Unis continuent de travailler avec nos alliés et partenaires pour renforcer les chaînes d’approvisionnement au travers de l’IRA», a déclaré Katherine Tai, citée dans le communiqué.
Les véhicules japonais éligibles pour une subvention aux États-Unis?
Cet accord marque la première étape en vue d’intégrer les batteries et véhicules électriques japonais à la liste de ceux susceptibles de bénéficier de la subvention de 7500 dollars prévue par le grand plan climat (IRA) du président Biden, définitivement voté l’été dernier.
«L’IRA prévoit que les accords de libre-échange tels que celui-ci rendent les pièces provenant du Japon éligibles. Le Trésor doit spécifier les conditions d’ici à la fin du mois», a précisé un représentant de l’administration lors d’un point presse téléphonique.
La décision finale reviendra en effet au Département du Trésor, qui doit publier dans les prochains jours la liste des véhicules éligibles. Cela concerne également les matériaux critiques nécessaires à la transition énergétique, en particulier pour la fabrication d’éoliennes et panneaux solaires.
L’inquiétude de l’Union européenne
L’accord est très proche de celui que l’Union européenne espère à son tour signer avec les États-Unis afin de permettre aux constructeurs européens de bénéficier des mêmes subventions. Les négociations sont en cours entre les deux côtés de l’Atlantique. L’UE a également exprimé ses inquiétudes sur le risque de se voir hors du marché américain concernant panneaux solaires et éoliennes.
Le Japon, ainsi que la Corée du Sud, avaient eux-mêmes exprimé ces mêmes inquiétudes après l’approbation de l’IRA, y voyant un risque pour l’investissement dans ces secteurs essentiels. L’industrie automobile japonaise s’était dite de son côté «préoccupée» par le sujet et suivre les évolutions avec attention.
Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a rappelé le 14 mars que ces subventions ne respectaient pas, en l’espèce, les règles du commerce international «sur de nombreux points». En visite en fin de semaine à Washington, la Commissaire européenne en charge de l’économie numérique, Margrethe Vestager, doit rencontrer mercredi la secrétaire américaine au Commerce Gina Raimondo puis vendredi la secrétaire au Trésor Janet Yellen.