Environnement: La Suisse devra mieux lutter contre les PFAS qui polluent ses sols

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EnvironnementLa Suisse devra mieux lutter contre les PFAS qui polluent ses sols

Le National a adopté, mardi, une motion de la Valaisanne Marianne Maret qui demande de définir les valeurs spécifiques de ces substances utilisées durant des décennies par l’industrie et qui présentent un risque pour la santé.

Christine Talos
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Christine Talos
Les PFAS sont des substances nocives utilisées depuis des décennies par l’industrie suisse, par exemple dans les extincteurs ou dans divers revêtements hydrofuges.

Les PFAS sont des substances nocives utilisées depuis des décennies par l’industrie suisse, par exemple dans les extincteurs ou dans divers revêtements hydrofuges.

AFP

Le Conseil fédéral devra fixer des valeurs limites pour les PFAS et définir les conditions pour l’élimination des matériaux, pour les évaluations des pollutions présentes dans le sol et le sous-sol, et les exigences de rejet pour le déversement dans les eaux. Après le Conseil des États en décembre dernier, le National a accepté à son tour mardi, par 134 voix contre 52, une motion en ce sens de la sénatrice Marianne Maret (C/VS).

Des produits aux risques préoccupants

Les PFAS, pour substances per- et polyfluoroalkylées, sont des produits chimiques difficilement biodégradables qui ont été utilisés par l’industrie pendant des décennies, notamment pour les emballages alimentaires, les mousses contenues dans les extincteurs, les revêtements hydrofuges, les vêtements de plein air, les pesticides ou encore les cosmétiques. L’être humain les absorbe notamment par la nourriture et l’eau potable. L’Autorité européenne de sécurité des aliments a réévalué en 2020 les risques sanitaires liés à leur présence. Selon l’UE, les PFAS peuvent entraîner des problèmes de santé tels que lésions hépatiques, maladies thyroïdiennes, obésité, problèmes de fertilité et cancers. Dès lors, leur dose hebdomadaire admissible a été drastiquement abaissée.

«Les PFAS sont difficilement biodégradables. Ils sont donc présents dans de nombreux endroits, notamment les sols, les sous-sols et les eaux souterraines. Lorsqu’on les retrouve dans les produits de consommation et dans la nature, ces substances représentent un risque pour la santé humaine et animale, a expliqué pour la commission Christine Bulliard-Marbach (Centre/FR). Et les risques liés aux PFAS sont nettement plus élevés que ce qu’on pensait jusqu’à présent.»

Fixer des valeurs limites dans les ordonnances fédérales donnera aux Cantons une référence claire, selon elle. «C’est une condition préalable à l’assainissement des sites pollués.»

Aux Cantons d’agir

Une minorité était opposée au texte. «Plusieurs Cantons ont d’ores et déjà pris la mesure du problème», a rappelé Pierre-André Page (UDC/FR), estimant qu’il leur appartient d’assainir ces zones, car tous ne sont pas concernés. Ainsi Vaud ou Saint-Gall ont déjà entrepris des travaux d’assainissement de certains sites, selon le député. «Il n’est pas nécessaire de fixer de règlement à l’échelon fédéral. Sans compter que pareille réglementation entraînerait forcément des coûts à la charge de la Confédération», a-t-il plaidé. En vain.

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