Hockey sur glace - Noah Rod: «A la place de Patrick Fischer, j’aurais fait le même choix»

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Hockey sur glaceNoah Rod: «A la place de Patrick Fischer, j’aurais fait le même choix»

Le capitaine de GE Servette, non-sélectionné pour les Jeux olympiques de Pékin, évoque sa situation. Avec la maturité qui le caractérise.

Jérôme Reynard - Genève
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Jérôme Reynard - Genève
Noah Rod n’a plus joué depuis le 4 décembre.

Noah Rod n’a plus joué depuis le 4 décembre.

Eric Lafargue

Seize. C’est le nombre de joueurs sélectionnés pour les Jeux olympiques 2022 qui ont participé aux derniers Mondiaux, ceux de Riga. Pour résumer, parmi les éléments éligibles pour Pékin - si l’on excepte Tristan Scherwey (Berne; out jusqu’en mars) -, ils sont cinq à ne pas avoir été reconduits par Patrick Fischer, malgré l’absence de la NHL aux JO.

Il y a le gardien Melvin Nyffeler (Rapperswil), il y a les défenseurs Lukas Frick et Fabian Heldner (Lausanne), et il y a les attaquants Vincent Praplan (Berne) et Noah Rod (GE Servette).

Pour ce dernier, proche d’un retour au jeu après un mois et demi d’indisponibilité (fracture d’une main), il a manqué un peu de temps. «Je suis désolé pour Noah, c’est un joueur important pour nous, a déclaré le coach national mardi en conférence de presse. Mais nous sommes à deux semaines du départ pour la Chine et il n’a toujours pas rejoué… Le risque était trop grand. On ne sait jamais comment le corps réagit quand on revient sur la glace.»

L’attaquant du GSHC (25 ans) est forcément déçu. Il a longtemps cru en cette convocation et s’est battu pour l’obtenir malgré les circonstances. «Mais je comprends ce choix, dit-il avec la maturité qui le caractérise. A la place de Patrick Fischer, j’aurais fait le même... Honnêtement, il faut admettre qu’un joueur qui revient de blessure sans encore être rétabli à 100% et qui n’a disputé que 17 rencontres cette saison, ce n’est pas très sexy.»

Entre les deux hommes, les échanges se sont répétés ces derniers temps. «Le sélectionneur a pris de mes nouvelles à plusieurs reprises. Il a également sondé mon coach et mon directeur sportif, explique Noah Rod. Si j’avais effectué mon retour au jeu il y a deux semaines et que ma main avait tenu le coup dans ce contexte, je pense que j’aurais été pris.» D’autant plus avec le forfait de Tristan Scherwey, dans ce registre fondamental de joueur d’équipe intense et physique.

Une question de main

Plus que le manque de rythme, c’est la blessure elle-même qui semble avoir coûté sa place au capitaine des Aigles, sélectionné pour les trois derniers Mondiaux. «Physiquement, je me sens bien. Je n’ai pris qu’un jour de congé depuis cet accident. Je me suis donné toutes les chances d’être prêt à ce niveau. Je n’ai donc aucun regret, raconte l’attaquant grenat. C’est vraiment une question de main. Elle n’est pas encore à 100%.»

«Maintenant que ce tournoi n’est plus d’actualité pour moi, on va faire les choses de manière un peu plus réfléchie avec les médecins»

Noah Rod, capitaine de GE Servette

L’action qui lui a coûté les Jeux olympiques? «Si c’était à refaire, je le referais: bloquer un shoot pour éviter qu’on prenne un but, ça fait aussi partie de mon job. D’autant plus en tant que capitaine.»

Voilà qui résume toute la mentalité d’un joueur que l’on reverra prochainement à l'œuvre sur les patinoires de National League. Mais pas dès mercredi contre FR Gottéron non plus. «J’aurais pris un risque de rejouer plus vite si les JO étaient en ligne de mire, avance-t-il. Mais maintenant que ce tournoi n’est plus d’actualité pour moi, on va faire les choses de manière un peu plus réfléchie avec les médecins. Mon retour est pour bientôt, mais je ne vais rien brusquer.»

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