Royaume-UniLes fameux bonnets en poils d’ours de la garde royale dans la ligne de mire
Peta souhaite que les «royal guards» portent des couvre-chefs en acrylique, non en poils d’ours du Canada. Londres refuse, l’association de défense des animaux intente une action en justice.
L’association de défense des droits des animaux Peta a annoncé, vendredi, une action en justice contre le ministère britannique de la Défense, qui refuse d’expérimenter une version en fausse fourrure des fameux bonnets en poils d’ours portés par les soldats de la garde royale. Ces bonnets, connus sous le nom de «bearskins», sont notamment portés par les régiments d’élite de l’armée au moment de la relève de la garde, devant le palais de Buckingham, et sont devenus un des symboles les plus célèbres du Royaume-Uni.
Peta milite depuis longtemps pour qu’ils ne soient plus ornés de vrais poils d’ours noirs canadiens et a conçu une solution alternative en acrylique, fabriquée par la société française Ecopel. Le Ministère de la défense «refuse de l’expérimenter, ce qu’il s’était engagé à faire à de nombreuses reprises, ces dernières années», explique Kate Werner, membre de cette association. Peta soutient que le gouvernement n’a pas suivi les procédures adéquates dans cette affaire, et c’est sur cet élément que la justice est saisie.
«Nous avons été informés du lancement par Peta d’une procédure judiciaire à ce sujet. Nous ne pouvons faire aucun commentaire spécifique sur une affaire en cours», a réagi un porte-parole du Ministère de la défense. Il y a quelques mois, le gouvernement avait fait savoir qu’il n’y avait «aucun projet» pour remplacer les bonnets en poils d’ours, ajoutant qu’une analyse des tests sur la fausse fourrure réalisée par Peta avait montré qu'«elle ne respecte pas les critères nécessaires» pour pouvoir remplacer les bonnets actuels.
Une conclusion que Peta rejette. «C’est un symbole du Royaume-Uni, mais nous voulons qu’il reflète les valeurs et l’éthique de notre société», explique Kate Werner.
Ben Wallace, défenseur de la tradition
L’actuel ministre de la Défense, Ben Wallace, lui-même un ancien militaire, est un défenseur des bonnets en poils d’ours. En tant que député, il avait défendu un amendement pour la perpétuation de leur usage. Une pétition en vue de leur remplacement par de la fausse fourrure, signée par plus de 100’000 personnes, avait toutefois conduit à un débat au Parlement.
Selon Peta, le recours aux poils d’ours crée un marché qui entretien la chasse à l’ours noir. «Les ours ne sont pas chassés sur ordre du Ministère de la défense. Les peaux d’ours utilisées sont le produit de chasses légales et autorisées, provenant exclusivement du marché canadien réglementé», a fait valoir un porte-parole du ministère.
Appel au roi
L’association a écrit au roi Charles III, connu pour ses positions en faveur de la défense de la nature, sans avoir pour le moment reçu de réponse. Son soutien «pourrait réellement aider», souligne Kate Werner. Peta demande aussi à Charles d’utiliser un manteau d’hermine en fausse fourrure pour son couronnement, en mai.