ZurichEnfant retrouvé mort: des parents alertaient du danger depuis des années
La place où est survenu l’accident qui a coûté la vie à un garçon de 5 ans a fait l’objet de nombreux signalements auprès des autorités.
- par
- Jonathan Zalts
Mercredi dernier, un passant découvrait le corps sans vie d’un enfant de cinq ans à Zurich, à quelques jours seulement des vacances de Noël. Le garçon se rendait au jardin d’enfants lorsqu’il a été victime d’un accident de la circulation, près de la place Escher-Wyss.
Les circonstances du drame demeurent floues, mais les investigations de la police zurichoise ont pour l’heure permis d’identifier un camion et deux voitures «dont l’éventuelle implication dans l’accident sera examinée de manière approfondie». Les conducteurs concernés ont depuis été interrogés.
Pour les riverains, le fatal accident est terriblement difficile à accepter, d’autant plus que la zone où il est survenu fait l’objet de signalements depuis maintenant des années. Elle est décrite par le «Tages-Anzeiger» comme un «goulet d’étranglement» avec «un énorme enchevêtrement de routes à plusieurs voies, de lignes de tram qui se croisent, de pistes cyclables ainsi que de passages pour piétons et de voies ferrées.»
Nombre important d’enfants
Selon le journal alémanique, la famille de la victime était consciente que l’enfant devait emprunter ce dangereux passage pour se rendre au jardin d’enfants. En 2018, elle avait déjà sollicité le service de la circulation de Zurich à ce sujet. Des e-mails de riverains inquiets font notamment état d’un nombre important d’enfants devant traverser la place, avec comme proposition d’amélioration des feux de signalisation synchronisés ou encore des contrôleurs de la circulation pendant les heures d’école.
Mais s’il avait reconnu que la circulation sur la place Escher-Wyss était «très difficile», le service n’avait pas considéré sa traversée comme risquée. Interrogée sur la question mercredi après le drame, Nadja Häberli, porte-parole du service de la circulation, rappelait encore qu’«au cours des cinq dernières années, aucun accident impliquant des piétons n’y a été enregistré».
«La ville n’était pas prête au dialogue», confie au «Tages-Anzeiger» la Verte libérale Sandra Bienek, dont la fille fréquentait la même école que le garçon décédé. La conseillère communale déplore que des parents se soient battus en vain pendant des années. «Voulons-nous une Zurich où les enfants peuvent se déplacer librement? Ou voulons-nous des conditions à l’américaine, où les parents ne peuvent amener les enfants à l’école qu’en voiture?» interroge-t-elle.