KenyaCinq civils ont été tués, dont certains ont été décapités
Deux villages du nord-est du Kenya ont été attaqués par des shebab, samedi soir. Plusieurs personnes ont péri.
Cinq civils ont été tués, certains décapités, dans une attaque samedi soir dans deux villages de l’est du Kenya revendiquée par les islamistes radicaux shebab, a-t-on appris dimanche de source policière et d’habitants. L’attaque a été menée samedi vers 19 h 30 (18 h 30 heure suisse) à Juhudi et Salama, situés dans le comté côtier de Lamu, frontalier de la Somalie, selon ces sources.
«Cinq personnes ont été tuées (…) Les victimes ont été égorgées et il y en a d’autres qui ont été décapitées», a déclaré à l’AFP une source policière. «Ils (les assaillants) étaient armés de machettes et certains avaient des armes à feu, mais ils ne leur ont pas tiré dessus. Les victimes ont été égorgées et il y en a d’autres qui ont été décapitées», a-t-il ajouté.
«Les femmes ont été enfermées dans les maisons et les hommes ont reçu l’ordre de sortir, puis ils ont été ligotés avec des cordes et massacrés», a raconté Hassan Abdul, affirmant avoir dénombré entre 20 et 30 assaillants. «Au total, cinq personnes ont été tuées, dont un élève d’école secondaire. (…) Tous ceux qui ont été tués ont été égorgés et certains ont été décapités», a-t-il ajouté.
Quinze ans de lutte
Selon un autre habitant, Ismail Hussein, les assaillants se sont également emparés de biens appartenant aux habitants, notamment des denrées alimentaires, avant de s’enfuir en tirant en l’air. Les shebab, groupe affilié à al-Qaïda, ont revendiqué dans un communiqué avoir mené une opération sur le village de Juhudi, affirmant avoir tué «six membres des infidèles kényans» et «incendié dix maisons où résidaient des chrétiens».
Les shebab combattent depuis plus de 15 ans le gouvernement fédéral somalien soutenu par la communauté internationale, afin d’instaurer la loi islamique dans ce pays de la Corne de l’Afrique.
Attentats meurtriers
Depuis son intervention militaire dans le sud de la Somalie en 2011, puis sa participation à la force de l’Union africaine en Somalie (Amisom, devenue Atmis) créée en 2012 pour combattre cette insurrection, le Kenya voisin est également ciblé par des attaques revendiquées par les shebab. Le mouvement recrute depuis plusieurs années sur le sol kényan, notamment parmi les jeunes.
Des attentats meurtriers ont visé le centre commercial Westgate dans la capitale Nairobi en septembre 2013 (67 morts), l’université de Garissa en avril 2015 (148 morts) et le complexe hôtelier Dusit, également à Nairobi, en janvier 2019 (21 morts). De nombreuses autres attaques de moindre envergure ciblent régulièrement policiers et civils dans les comtés frontaliers de Mandera, Wajir, Garissa et Lamu, où se trouve l’île touristique du même nom.