Maltraitances sexuelles sur des enfants – Belfast présente des excuses officielles aux victimes

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Maltraitances sexuelles sur des enfantsBelfast présente des excuses officielles aux victimes

Une enquête a mis au jour de nombreux cas d’agressions sexuelles sur des mineurs, entre 1922 et 1995, au sein d’institutions gérées par l’État ou l’Église en Irlande du Nord.

Les victimes avaient besoin d’«entendre des excuses officielles, explique l’une d’entre elles, Margaret McGuckin (deuxième depuis la droite).

Les victimes avaient besoin d’«entendre des excuses officielles, explique l’une d’entre elles, Margaret McGuckin (deuxième depuis la droite).

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Après des années de retard, le gouvernement nord-irlandais a présenté, vendredi, des excuses publiques dans un vaste scandale de violences sexuelles et de mauvais traitements dans des institutions pour enfants, pendant plus de sept décennies, dans la province britannique. «Nous sommes désolés que l’État ait échoué à vous protéger des mauvais traitements, nous sommes désolés que l’État ne vous ait pas protégés de ceux qui ont abusé de leur pouvoir», a déclaré la ministre nord-irlandaise de l’Éducation, Michelle McIlveen, du parti unioniste DUP.

Achevée en 2017, une enquête menée pendant quatre ans a mis en évidence des mauvais traitements extrêmement répandus dans des institutions pour enfants tenues par des religieux, considérés comme responsables de défaillances systémiques. «Nous sommes désolés qu’on ne vous ait pas crus. L’État vous a écoutés, l’État vous croit et nous sommes profondément désolés», a lancé la ministre à l’attention des victimes.

Après elle, des représentants des quatre autres principaux partis politiques nord-irlandais ont pris la parole lors de cette séance d’excuses publiques chargée d’émotion à Stormont, siège de l’assemblée et du gouvernement nord-irlandais, à Belfast. Ces excuses, également formulées par les congrégations religieuses mises en cause, figuraient parmi les recommandations du rapport d’enquête final.

Un véritable besoin

«Beaucoup de gens ont besoin d’entendre ‘’Je suis désolé, ce n’est pas votre faute’’», a expliqué Margaret McGuckin, présidente de l’association Savia (Survivors and victims of institutional abuse), comparant l’événement de vendredi aux excuses formulées par le Premier ministre britannique, David Cameron, en 2010, pour le massacre du «Bloody Sunday», en 1927, lorsque douze manifestants catholiques irlandais avaient été tués par l’armée britannique à Londonderry, deuxième ville de la province britannique.

Margaret McGuckin a elle-même subi des mauvais traitements dans l’une des quatre maisons tenues par l’ordre des sœurs catholiques de Nazareth, visé par le plus grand nombre de plaintes pendant l’enquête. Son frère Kevin a affirmé avoir subi des abus sexuels dans une maison tenue par un ordre catholique à partir de l’âge de 11 ans, après le placement des quatre enfants de la fratrie.

Au total, 493 personnes ont dénoncé des abus, témoignant en Irlande du Nord, dans le reste du Royaume-Uni, en Irlande et en Australie.

Abus sexuels, physiques ou psychologiques

Le rapport a en particulier accablé les échecs en série de la police à enquêter sur ces accusations, ainsi que le rôle de l’Église catholique dans la protection des auteurs de ces agressions. Il a mis en exergue des «preuves» attestant abus sexuels, physiques et psychologiques, «négligences et pratiques inacceptables» dans la plupart des institutions visées par l’enquête, entre 1922 et 1995. Parmi elles, 22 institutions étaient gérées par l’État, l’Église et des associations.

Mères célibataires dédaignées

(AFP)

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