100 joursÉlisabeth Baume-Schneider définit ses priorités à Berne
Après ses 100 premiers jours au Conseil fédéral, la nouvelle ministre a décidé de lutter contre la violence domestique et envers les enfants et de favoriser l’insertion professionnelle des Ukrainiens.
- par
- Christine Talos
«Protection et participation»: tels sont les deux axes autour desquels la nouvelle ministre Élisabeth Baume-Schneider a décidé de structurer son action au sein du gouvernement. «C’est l’ADN» de son département, a estimé la cheffe du Département fédéral de justice et police (DFJP) qui est revenue lundi à Zurich sur ses 100 premiers jours au Conseil fédéral.
Elle en a profité pour présenter dans un discours ses priorités politiques, notamment une protection accrue contre la violence envers les enfants et dans la famille. «Les enfants sont régulièrement victimes de violence dans leur éducation. C’est inacceptable. Je m’engagerai pour que suffisamment de centres de consultation soient mis en place. Cette année encore, je soumettrai au Conseil fédéral un projet sur l’éducation sans violence dans le droit civil», a déclaré la Jurassienne élue le 7 décembre dernier.
«Je n’ai jamais reçu de gifle»
Interrogée sur le fait qu’on donnerait plus de gifles en Suisse romande et qu’il existe donc un Röstigraben de la gifle, Élisabeth Baume-Schneider a répondu simplement: «Je n’ai jamais reçu de gifle. Je suis donc un exemple qui montre qu’il peut en être autrement. Nous ne concentrerons pas nos efforts sur cela, mais sur le fait que chacun et chacune comprenne que la violence n’a pas sa place dans l’éducation». La protection des familles arc-en-ciel et des personnes non binaires est également importante aux yeux de la Jurassienne.
La ministre entend aussi faciliter l’insertion des réfugiés ukrainiens dans le marché du travail via une meilleure reconnaissance de leurs diplômes, «parce que nous avons besoin d’eux, parce que cela soulage les pouvoirs publics et parce qu’ils peuvent acquérir ici des compétences qui peuvent également aider à la reconstruction du pays». Elle s’est dite «fière» de la contribution de la Suisse à la catastrophe humanitaire engendrée par la guerre ainsi que la solidarité des autorités et de la population. «Mais la situation ne sera pas plus facile dans les mois à venir», a-t-elle prévenu.
Élisabeth Baume-Schneider refuse aussi l’idée de l’UDC de délocaliser le système d’asile à l’étranger. «Je défends une Suisse qui prend les accords Schengen-Dublin au sérieux, qui est solidaire et responsable. Nous devons trouver ensemble des solutions pour que moins de personnes arrivent en Italie par exemple, au lieu de laisser simplement à l’Italie le soin de fermer les frontières», a-t-elle expliqué.
«Je vais progresser dans les sondages»
Interrogée sur le fait qu’elle était considérée comme la ministre ayant le moins d’influence au Conseil fédéral selon les sondages, Élisabeth Baume-Schneider s’est défendue en saluant la serviabilité de ses collègues ministres: «Je n’ai aucun signe que ma parole ou ma voix ne compte pas. J’ai une bonne connaissance des dossiers, nous avons beaucoup de discussions au sein des commissions. Je n’ai jamais eu l’impression d’avoir moins d’influence. Et je vais progresser dans les sondages», a-t-elle répondu. Quant à son arrivée dans son département, elle s’est dite agréablement surprise de constater à quel point tout était bien organisé.