BasketballDenver assomme Miami et vole vers son premier titre
Les Nuggets ont enlevé l’acte IV de la finale de NBA (108-95). S’ils s’imposent lundi, ils triompheront pour la première fois en 47 saisons de présences dans la ligue.
Intraitables et tout simplement supérieurs, les Nuggets de l’incontournable Nikola Jokic, épaulé par ses lieutenants du soir Aaron Gordon et Bruce Brown, se sont imposés chez le Heat (108-95), vendredi, pour s’approcher tout près d’un premier titre de champion NBA.
Voilà Denver à une victoire du Graal. Pour la paisible ville sise au pied des Rocheuses, l’attente pourrait bien prendre fin dès lundi lors du match V déjà décisif, au bout de 47 saisons de présence dans la ligue.
«Il va falloir éteindre la télévision et la radio, ne pas lire les journaux, ne pas écouter tout le monde nous dire à quel point nous sommes géniaux, parce que nous n’avons encore rien fait. En gardant notre identité, nous aurons une grande chance d’y parvenir», a appelé le coach des Nuggets Michael Malone.
Miami, pour sa part, se retrouve dos au mur, contraint de réaliser un exploit qui ne s’est produit qu’une fois dans l’histoire, par Cleveland et LeBron James face à Golden State en 2016: gagner les trois derniers matches de la série après avoir été mené 3-1.
«Nous en sommes capables. Il y a des choses à corriger évidemment, mais ce n’est pas impossible», a affirmé Jimmy Butler, performant (25 pts, 7 passes) sans toutefois peser suffisamment.
Or il faudra aux Floridiens certainement plus que leur courage, leur gnaque et leur exemplaire leader, pour renverser cette montagne du Colorado, tant l’ascension semble impossible quel qu’en soit le versant.
Gordon le guerrier
Car si Jokic s’est encore montré ultradominant à l’intérieur (24 pts, 12 rbds, 4 passes, 3 interceptions, 2 contres), cela n’a duré que trois quarts-temps, puisqu’à l’entame du dernier il a été contrarié avec une cinquième faute qui l’a envoyé se reposer.
Sous les yeux des footballeurs Paul Pogba et Neymar, de l’acteur Forest Whitaker ou encore du rappeur Lil Wayne, le géant serbe a aussi dû se faire soigner sa cheville droite, légèrement tordue en début de match.
Le double MVP aura néanmoins eu la satisfaction de voir Bruce Brown prendre feu au dernier quart-temps, puisqu’il y a inscrit 11 de ses 21 points, fort d’une adresse redoutable (8/11). À lui seul, il a rendu vaines les velléités du Heat, qui venait de réduire l’écart à 7 unités après en avoir compté 17 de retard dans la période précédente.
Le précieux remplaçant a ainsi été le «facteur X» dans le money-time pour Denver, longtemps tracté par Aaron Gordon, qui a marché sur l’eau avec 27 points dans sa musette à 11/15 aux tirs dont 3/4 derrière l’arc. Tout simplement la meilleure performance de sa carrière en play-off, saluée en ces termes par Malone: «Il a été énorme toute la soirée, un guerrier des deux côtés du parquet.»
«Les choses peuvent changer»
Ainsi les Nuggets ont-ils encore démontré l’étendue de leur talent collectif et la variété de leur armada offensive, alors que Jamal Murray a lui été contenu à 15 points (5/17), parvenant néanmoins à contribuer par son altruisme avec 12 offrandes.
«Aujourd’hui, c’était un travail d’équipe. Je ne peux même pas nommer une personne. Tout le monde s’est impliqué», a d’ailleurs commenté l’arrière, premier joueur depuis Magic Johnson (Lakers) à avoir délivré au moins 10 passes décisives lors de ses quatre premiers matches d’une finale.
La nouvelle démonstration de force de Denver s’est aussi traduite par 50% de réussite à trois points (14/28), quand en face les artilleurs lancèrent dans le vide, à l’image de Gabriel Vincent et Max Strus en plein naufrage (2 pts cumulés, à 1/10 aux tirs).
Comme d’habitude, les Floridiens, à l’image de Bam Adebayo (20 pts, 11 rbds) et du vétéran Kyle Lowry (13 pts, 7 passes) n’ont pas démérité et se sont battus de toutes leurs forces pour tenter de faire illusion dans une rencontre où ils n’ont jamais donné l’impression de pouvoir renverser la situation.
Et parce que telle est la «Heat Culture», ils comptent bien lutter jusqu’au bout. «Nous avons un groupe incroyablement compétitif. Nous avons tout fait à la dure jusqu’ici, et il va falloir encore le faire, en nous concentrant d’abord sur la nécessité de revenir à Miami (pour un sixième match, ndlr). Les choses peuvent encore changer très rapidement», a prévenu l’entraîneur Erik Spoelstra.