SantéFixer «des garde-fous» aux honoraires des médecins privés
Dans un rapport, la FRC et la FSP dénoncent le fait que «l’opacité de la facture permet ainsi à des médecins privés de présenter des honoraires incohérents».
Lors d’une hospitalisation en chambre privée ou semi-privée, comment les médecins calculent-ils leurs honoraires sur les prestations non couvertes par l’assurance de base? C’est à cette question «en apparence simple» qu’ont souhaité répondre la Fédération romande des consommateurs (FRC) et la Fédération suisse des patients (FSP).
Pour ce faire, les deux associations se sont penchées sur une facture de la prise en charge d’une patiente dans un hôpital privé d’intérêt public du canton de Vaud et ont tenté de la décrypter dans un rapport en ligne. La FRC et la FSP dénoncent de nombreux problèmes dont les principaux sont:
«Les prestations sont codées puis facturées selon un système incompréhensible et incohérent;
les justifications de ces mêmes prestations sont sommaires, voire absentes;
la facture et le protocole opératoire ne coïncident pas toujours».
Les deux associations dénoncent le fait que «l’opacité de la facture permet ainsi à des médecins privés de présenter des honoraires qui ne répondent à aucun critère de cohérence». Dans le cas de la facture analysée, les honoraires des anesthésistes ont ainsi atteint le tarif horaire de 1620 francs. Ici, les prestations ont été remboursées par l’assureur privé de la patiente. La FRC et la FSP rappellent que si ça n’avait pas été le cas, la patiente aurait dû les régler de sa poche.
Par ailleurs, «le remboursement de montants exagérément élevés participe non seulement de l’augmentation des primes dans l’assurance complémentaire (elles aussi ont pris l’ascenseur), mais également dans l’assurance obligatoire», soulignent encore les deux associations.
Face à ce constat, la FRC et la FSP revendiquent les différents points suivants: «les assureurs doivent exercer leur devoir de contrôle de manière plus serrée. Les hôpitaux, privés comme publics, doivent fixer des
conditions plus fermes aux médecins privés qu’ils accueillent entre leurs murs. Enfin, les médecins
doivent définir et appliquer des garde-fous dans la fixation de leurs honoraires».