Tennis: Murray «disparaît», Auger-Aliassime fait le match de sa vie

Jeudi, 16 h 30 à Bâle. Ce n’est pas encore la foule des grands soirs, celle qui doit porter Stan Wawrinka plus tard lors de son rendez-vous avec l’Américain Brandon Nakashima (44e). Au cœur de l’après-midi, l’ambiance feutrée de la Halle Saint-Jacques tranche singulièrement avec le cri strident poussé par Andy Murray, de retour dans le top 50 (49e). 

Mené 6-3 2-1, l’Écossais vient de voir deux balles de débreak lui échapper. Sur la troisième, son coup droit le long de la ligne échoue dans le couloir. Il y avait tellement mieux à faire. ll le sait. Alors il hurle son désespoir puis ôte sa casquette pour se gratter le haut du crâne, en recherche de solutions face au métronome espagnol. Mais il ne reviendra pas.

Déjà poussé dans ses retranchements par le qualifié russe Roman Safiullin au 1er tour mardi, cet Andy Murray là, claudiquant avec sa hanche en titane, n’avait pas l’énergie ni la patience pour s’opposer à Roberto Bautista Agut, qui arpente sa ligne de fond comme un beau diable. Saviez-vous que l’Espagnol a joué au football au Villarreal FC jusqu’à ses 14 ans?

Avant cette troisième balle de break, l’Espagnol de 34 ans en avait sauvé deux autres avec une tactique claire: pilonner le revers de Murray. Et comme Bautista Agut est un maître dans l’art de tisser sa toile et de masquer ses intentions en coup droit jusqu’au tout dernier moment, ce fameux jeu à 2-1 au début du 2e set découragea définitivement «Sir Andy».

Les spectateurs n’ont pas profité bien longtemps du match suivant. Face au fantôme de Miomir Kecmanovic (28e), Felix Auger-Aliassime n’a eu besoin que de 49 minutes pour s’imposer 6-1 6-0 dans une rencontre bien différente pour lui de celle de la veille, qui l’avait vu ferrailler contre Marc-Andrea Hüsler (6-7 6-4 6-4).

«C’est dur de jouer mieux que ça, pour ma part. C’est le meilleur match que j’ai jamais joué de toute ma vie, depuis que je suis petit garçon. C’est un super sentiment, a réagi le 9e joueur mondial sur le court, avant de dévoiler sa routine du jour. C’est la même que le reste de l’année. Je me lève vers 9 h, petit-déjeuner, un café après une balade, l’entraînement, le repas. Peut-être que c’est ma turbo sieste de 10 minutes qui m’a aidé. Je vais peut-être remettre ça demain (ndlr: vendredi) avant mon prochain match.»

En quarts de finale, le Canadien de 22 ans sera opposé au Kazakh Alexander Bublik (38e). Le piège est là. «On va voir un peu de tout avec lui. Il joue et sert très bien en indoor, alors je vais devoir être prêt.»