Le Mont-sur-LausanneUn des braqueurs est tombé à cause d’une simple clé
L’un des auteurs de la spectaculaire attaque d’un fourgon en 2019 sera jugé la semaine prochaine à Lausanne. Une petite erreur lui a été fatale.
- par
- R.M.
Le 20 juin 2019, un spectaculaire braquage avait eu lieu au Mont-sur-Lausanne. Au moins huit hommes cagoulés et armés de fusils d’assaut avaient attaqué un fourgon de transport de fonds. Ils étaient partis avec quelque 25 millions de francs, qui n’ont pas été retrouvés à ce jour. Et en incendiant tous les véhicules utilisés. Mais lors de ce braquage, un homme a commis l’erreur de laisser tomber une simple clé, ce qui l’a perdu. Il sera jugé dès mardi prochain à Lausanne.
«Le Temps» révèle ce jeudi les détails de l’attaque et le destin de celui qui est désigné sous le prénom d’emprunt de Tarek, 44 ans.
Ce 20 juin 2019, peu après minuit et demi, quatre véhicules bloquent le fourgon et sa voiture d’escorte, avec un seul homme à l’intérieur. Ce dernier se retrouve rapidement avec une arme braquée sur la nuque. Les deux hommes à bord du fourgon sortent alors, sont molestés et forcés de s’allonger par terre. Puis ils ont été aspergés avec la poudre d’un extincteur. Le fourgon a ensuite été éventré et le butin chargé dans un 4x4.
Grièvement brûlé aux jambes
Les malfrats ont alors incendié les autres véhicules, mais c’est alors que Tarek, «surpris par l’ampleur du sinistre» voit son pantalon prendre feu. Il sera grièvement brûlé aux jambes. Ses comparses l’emmènent d’abord dans local près d’Épalinges puis en France. Mais dans l’aventure, Tarek a commis une erreur qui lui sera fatale: il a laissé derrière lui une clé taillée pour faire démarrer un véhicule volé.
Les enquêteurs vaudois ont retrouvé la clé, qui n’a pas été calcinée et sur laquelle ils ont déniché de l’ADN. Puis Tarek a été rapidement identifié car il avait été condamné à 12 ans de prison en France pour un brigandage suivi d’une prise d’otages et d’échanges de tirs avec la police, explique «Le Temps». Il avait aussi passé un mois derrière les barreaux en Suisse pour une autre affaire.
Tarek, originaire de la région lyonnaise, a finalement été localisé en Espagne, où il avait été admis dans l’unité des grands brûlés d’un hôpital d’Alicante. Il a été arrêté le 5 juillet 2020 puis extradé en Suisse le 13 août.
«Ce n’est pas le cerveau de l’affaire»
Après avoir tenté d’inventer un scénario qualifié de «rocambolesque», Tarek a admis les faits. «Oui j’y étais», a-t-il lâché. Il affirme cependant n’être qu’un expert dans la confection de ces clés spéciales, avoir été pris dans la bande au dernier moment et n’avoir rien su des détails du braquage. Respectant la loi du silence, il n’a rien dit de ses comparses.
La justice devra justement déterminer le rôle exact qu’il a joué et son degré d’implication dans l’attaque. Son avocat plaide qu’elle est «limitée» et souligne que «ce n’est pas le cerveau de l’affaire».
Trois autres suspects ont été arrêtés en France pour ce braquage «qui était presque parfait»: deux participants et un homme présenté comme le logisticien de l’attaque. Ils seront jugés en France. Tous appartiendraient au grand banditisme.