Cyclisme: Alaphilippe: «L’impression de redécouvrir le Tour de Romandie»

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CyclismeAlaphilippe: «L’impression de redécouvrir le Tour de Romandie»

La star française de 31 ans sera mardi au départ du Tour de Romandie, après un début d’année mouvementé. Elle pourrait bien mettre le feu sur les routes romandes ces prochains jours.

Robin Carrel - Morges
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Robin Carrel - Morges
Le Français espère vite retrouver son niveau.

Le Français espère vite retrouver son niveau.

AFP

Il y a neuf ans, pour son premier et dernier Tour de Romandie (avant ce mardi), Julian Alaphilippe était la révélation du moment. Depuis, il est devenu double champion du monde de vélo, a gagné six étapes du Tour de France, trois Flèche wallonne et un Milan-Sanremo. Le Français est aussi devenu la coqueluche de tout un pays, après ses exploits sur la Grande boucle. Mais ces derniers temps, c’est plus compliqué.

Entre blessures – il a couru en ce début de saison, malgré une fracture de la tête du péroné – et les déclarations à l’emporte-pièce de son boss Patrick Lefevere, directeur de l’équipe Soudal-Quick Step, Alaphilippe est dans le dur. Il revient sur les routes romandes avec ambitions («Je suis là pour gagner une étape, pas le général», dit-il), mais aussi dans l’optique de monter en puissance avant de participer au Tour d’Italie, une première pour lui, à bientôt 32 ans.

Quels sont vos états de santé et d’esprit avant ce Tour de Romandie?

L’état de santé est bon. Je pense avoir pris le temps nécessaire après le Tour des Flandres et après des Classiques qui ne se sont pas vraiment déroulées comme je le voulais… Les derniers entraînements étaient biens et je pense que j’ai accumulé un peu de fraîcheur, aussi. Le fait de revenir ici, sur le Tour de Romandie, c’est important avant le Giro. L’état d’esprit est bon aussi, ça c’est sûr. Parce que j’ai vraiment beaucoup d’envie. Envie de faire des efforts, envie de retrouver le chemin de la victoire et envie de me faire plaisir sur le vélo. Je pense que j’ai souffert sur les Classiques, mais c’était normal. Ça va beaucoup mieux aujourd’hui qu’il y a quelques semaines. C’était une blessure un peu délicate parce que je pensais que je pouvais continuer à rouler. C’est ça qui était embêtant. Si je m’étais mis de côté, ça aurait certainement été mieux pour moi. J’aurais dû tirer un trait sur les Flandriennes et éventuellement récupérer à la place. Peut-être même être plutôt au départ des Ardennaises. Mais voilà, le plan a été de continuer et ce n’était pas la bonne décision. Je suis content que ça soit derrière moi et j’espère retrouver du plaisir ici.

Avant un premier Giro, vous avez besoin de réponses?

Besoin de confiance, de repères… C’est vrai que je n’ai pas eu des dernières semaines qui m’ont apporté de la confiance. C’est sûr et certain. Mais c’est aussi à moi de m’adapter. C’est une première pour moi, le Giro. Ça fait aussi très longtemps que je ne suis pas revenu sur le Tour de Romandie, donc j’ai l’impression de le redécouvrir. J’espère justement prendre des bons repères cette semaine et me faire plaisir. Et ouais… Que ça se passe bien pour moi! Qu’on prenne du plaisir avec l’équipe et qu’on essaie de gagner. C’est l’objectif.

AFP

Comment on gère le risque cette semaine, alors qu’il y a un gros objectif derrière, sur une course de trois semaines?

Je sais que je vais très bien gérer ma prise de risques. C’est plutôt physiquement où je n’ai pas vraiment de risques à prendre, entre guillemets. Je veux vraiment me tester cette semaine. Donc je ne suis pas dans l’optique de faire le meilleur résultat au classement général. Si ça vient, c’est super, mais je ne suis vraiment pas concentré là-dessus. Je pense que viser le général, c’est quelque chose qui peut mieux correspondre à Ilan Van Wilder. Et il pense à ça lui-même. Mais moi, encore une fois, si ça vient, c’est super et je donnerai tout jusqu’à la fin. Mais mon objectif, ici au départ, c’est de prendre du plaisir, de tout donner toute la semaine, de pousser à la limite et d’essayer de gagner. Quand je vais exploser, ça sera parce que je serai à bloc, ça ne sera donc pas en pensant qu’il y a le Giro derrière. C’est important pour moi de le dire. Après, au niveau des chutes et tout… Si on peut les éviter cette semaine, c’est vrai que ça serait bien. On verra!

Julian, question égoïste… J’avais fait un article sur vous il y a neuf ans, après le contre-la-montre par équipe à la Vallée de Joux. Vous étiez la révélation du moment. Qu’est-ce que vous diriez au Julian de l’époque?

Je lui dirais de bien en profiter… Parce qu’en quelques années, le cyclisme a quand même bien changé. Je me souviens de 2015 et j’ai l’impression que le cyclisme était bien différent de ce qu’il est aujourd’hui. Sur plein d’aspects et pas forcément en négatif ou en positif, hein. Mais c’est tout à fait autre chose et je suis content d’être encore de la partie tant d’années après. Très content d’être là aussi. Et puis de découvrir le Giro dans la foulée.

Quand vous regardez le profil de ce Tour de Romandie, il a tout pour vous plaire, non?

Oui, j’aime! On est allé reconnaître lundi matin le contre-la-montre de 15 kilomètres et c’est aussi un parcours qui me plaît beaucoup. Il faudra toutefois voir au jour le jour ce qu’il va se passer cette semaine. Mais c’est un très beau tracé et je vais donner le maximum. À nous d’aller chercher les opportunités de briller et de tout donner!

Pour changer, on annonce le froid. Comment on s’y prépare?

Le froid en lui-même, ça va encore. Mais le danger, c’est l’humidité qui va avec. Quand il fait froid et qu’il pleut, par exemple. C’est ça qui est difficile pour nous, les coureurs, en particulier pour ceux qui craignent le froid. Moi, je sais que ce ne sont pas des conditions que j’affectionne. Mais voilà, on a la chance aussi d’avoir du super matériel, des bons vêtements. On peut compter là-dessus. Il faut aussi bien penser à s’alimenter, même si on a froid. Parce qu’on peut vite basculer du côté où tu es gelé. Et quand tu as vraiment froid, ça ne revient pas. On sait que sur le Tour de Romandie, on peut y être confronté… Sur le Giro, c’est pareil. Je me souviens d’avoir regardé des éditions du Giro où j’étais content d’être chez moi! J’espère qu’on aura la chance de notre côté avec la météo.

Parce que les images de Mattias Skjelmose sur la Flèche wallonne, elles ont un peu choqué.

J’ai vu, ouais, C’était terrible! J’ai regardé la Flèche chez moi et, quand j’ai allumé la télé, il restait plus de 100 kilomètres. J’ai vu des coureurs sans K-Way et sans gants. Je savais qu’il faisait 4 degrés avec la neige et la pluie. Là, tu sais qu’il n’y aura pas beaucoup de coureurs à l’arrivée. Je sais ce que c’est d’avoir froid sur le vélo et j’étais là aussi bien content d’être derrière la télé ce jour-là…

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