TennisYannick Hanfmann, l’homme qui peut gâcher la fête
Et s’il battait Andy Murray et Novak Djokovic en 48 heures? L’Allemand de 32 ans, honnête membre du top 100, pourrait jouer les rabat-joie au Gonet Geneva Open.
- par
- Simon Meier - Genève
L’excitation monte au parc des Eaux-Vives. Tout en guettant l’arrivée imminente du No 1 mondial Novak Djokovic, qui parlera à la presse mardi, le public attend avec impatience l’entrée en lice d’Andy Murray, ce lundi sur les coups de 18 heures.
Le Gonet Geneva Open peut bomber le torse, en ce printemps 2024. Des stars dans un cadre de carte postale, des gradins pleins, tout est réuni pour vivre une semaine de rêve. Même un ciel semi-menaçant ces prochains jours ne saurait gâcher la fête. Non, le seul qui puisse glisser un ou deux cailloux dans la soupe, c’est Yannick Hanfmann.
Qui ça? Yannick Hanfmann, l’homme qui affrontera Andy Murray tout à l’heure. L’Allemand a 32 ans et peu de coups d’éclat à son arc. Mais c’est un très honnête tennisman, qui culmina au 45e rang mondial à la fin du mois de juillet passé et qui a asséné ses principaux faits d’armes sur terre battue.
Ses deux finales sur le circuit ATP, «Hanfi» les a perdues sur brique pilée, à Gstaad en 2017 et à Kitzbühel en 2020. C’est également sur cette surface qu’il a fêté trois de ses quatre victoires sur des membres du top 10: contre Gaël Monfils (Hambourg 2020), Taylor Fritz et Andrey Rublev (Rome 2023).
C’est en atteignant les quarts de finale du Masters 1000 de la capitale italienne que Yannick Hanfmann avait réussi sa meilleure perf’. Ce lundi matin, il en a perdu le bénéfice au classement ATP, culbutant de la 59e à la 85e place.
Le parfait profil pour un exploit
Le gaillard de Karlsruhe (1m90) se sera-t-il levé de mauvais poil? On l’ignore. Mais il a le profil du parfait rabat-joie, du trouble-fête idéal. On ne le dit évidemment pas contre lui. S’il bat Andy Murray, ce qui ne semble pas improbable, Yannick Hanfmann privera le public genevois – et le monde du tennis – d’un 37e duel entre l’Ecossais et Novak Djokovic. Sachant que le dernier a eu lieu en 2017 et qu’il n’y en aura sans doute plus d’autre…
Maintenant, imaginons le pire. Non content de son premier forfait contre un Murray en bout de course, et comme l’appétit vient en mangeant, Yannick Hanfmann élimine Novak Djokovic dès son entrée en lice mercredi, devant une foule médusée…
On ne pourrait alors que saluer la formidable performance d’un très honnête professionnel du tennis. Mais il faut reconnaître que soudain, en 48 heures et deux coups de cuillère à pot, le champagne prendrait un tout autre goût au parc des Eaux-Vives.