ÉquateurLes négociations débutent entre gouvernement et indigènes
Le gouvernement équatorien a estimé qu’il n’y avait pas de raison de «penser qu’un blocage» pourrait subvenir pendant les pourparlers, prévus pour durer 90 jours.
![Leonidas Iza, le président de la puissante Confédération des nationalités indigènes d’Équateur, à Quito le 30 juin 2022. Leonidas Iza, le président de la puissante Confédération des nationalités indigènes d’Équateur, à Quito le 30 juin 2022.](https://media.lematin.ch/4/image/2023/11/08/02d02754-cd3d-4fb3-8c3a-cb10af0dd610.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=max&w=1200&h=1200&rect=0%2C0%2C2048%2C1363&fp-x=0.5&fp-y=0.5003668378576669&s=9f29bbe11ee8a643437a29730643bedb)
Leonidas Iza, le président de la puissante Confédération des nationalités indigènes d’Équateur, à Quito le 30 juin 2022.
AFPLe gouvernement équatorien et les dirigeants d’organisations indigènes ont débuté jeudi à Quito les négociations prévues dans l’accord signé fin juin par les deux parties ayant permis de mettre fin aux manifestations contre la cherté de la vie.
«Aujourd’hui, nous nous sommes mis d’accord sur une méthodologie», a déclaré à la presse Leonidas Iza, président de la puissante Confédération des nationalités indigènes d’Équateur (Conaie) fer de lance des manifestations qui ont secoué le pays pendant dix-huit jours. La rencontre a eu lieu sous la médiation de l’Église catholique, dont l’intervention avait permis la signature de l’accord le 30 juin.
Une nouvelle rencontre est prévue mercredi au cours de laquelle devrait être abordée la question de l’augmentation des subventions aux carburants pour les habitants des zones rurales et l’effacement de dettes souscrites par des paysans auprès de banques. Au lendemain de la signature de l’accord, le gouvernement du président conservateur Guillermo Lasso avait déjà mis en place la baisse prévue de 8% du prix du diesel et de l’essence.
Un coût d’un milliard
Le ministre des Affaires gouvernementales, Francisco Jiménez, qui représente l’exécutif à la table des négociations, a estimé qu’il n’y avait pas de raison de «penser qu’un blocage» pourrait subvenir pendant les pourparlers, prévus pour durer 90 jours. «Nous sommes là avec notre dignité, pour nos droits et nous espérons que toutes les parties pourront créer les conditions pour que le peuple d’Équateur soit le grand gagnant», a déclaré Leonidas Iza.
Les manifestations, qui ont duré du 13 au 30 juin, ont fait six morts et plus de 600 blessés. Elles ont particulièrement touché le centre de Quito, mais des blocages de routes ont également affecté 19 des 24 provinces du pays. Un millier de puits pétroliers ont aussi été bloqués en Amazonie.
Selon la Banque centrale, la contestation a coûté un milliard de dollars à l’économie équatorienne, 775 millions au secteur privé et 225 millions au secteur public, en particulier pétrolier. La Conaie a participé au renversement de trois présidents équatoriens entre 1997 et 2005. Au terme de douze jours de manifestations, elle avait remporté son bras de fer en 2019 avec l’ex-président Lenin Moreno (2017-2021) qui avait été contraint de rétablir une subvention aux carburants.