RéférendumConstruction contestée en Lavaux: Corseaux retient son souffle
Dimanche 19 juin prochain les habitants de la commune proche de Vevey décideront s’ils veulent d’un EMS ou maintenir le lieu intact. Y a-t-il une menace sur le classement de Lavaux au patrimoine de l’Unesco? Non, disent les partisans.
- par
- Eric Felley
Les habitants de la commune de Corseaux près de Vevey (VD) sont appelés à se prononcer le dimanche 19 juin sur le référendum proposé par la commune concernant l’affectation d’une de ses parcelles (un vignoble de 10 000 m2) à un projet d’EMS et de crèche. Les partisans du projet, autorités communales en tête, estiment qu’il répond aux besoins impérieux de la commune en matière d’hébergement pour les personnes âgées et de prise en charge des enfants. Les opposants (les associations Protégeons Corseaux, Sauver Lavaux, Patrimoine Suisse Section Vaudoise et la Fondation Franz Weber) y voient «un projet destructeur du patrimoine et du paysage».
Un paysage dégradé à jamais?
Corseaux se situe à l’est du vignoble en terrasses de Lavaux, classé au patrimoine de l’Unesco en 2007, et protégé par la Constitution vaudoise depuis l’initiative de Franz Weber en 1977. Pour les opposants, notamment Suzanne Deblüe, présidente de Sauver Lavaux, en cas d’acceptation dimanche: «Le paysage si typique et l’identité du village s’en verraient à jamais dégradés. (…) Le classement de la région au Patrimoine mondial de l’Unesco s’en verrait également menacé». Les partisans estiment que cet argument avancé durant la campagne est mensonger.
En zone d’utilité publique depuis 50 ans
Pour les coprésidents du Comité de soutien, Marion de Lattre-Wiesel et Antoine Lambert, les vignes de la parcelle d’un hectare «ne sont pas protégées par la loi sur le plan de protection de Lavaux. Elles sont en zone d’utilité publique depuis que la commune a décidé d’acheter ce terrain à des vignerons, il y a près de cinquante ans, pour des équipements publics. De plus, elles se situent en zone tampon du secteur Lavaux et qu’à aucun moment la disparition d’une partie de ses vignes ne menace cette reconnaissance de l’Unesco». Ils précisent aussi que le projet, avalisé par le canton, permet «de conserver 4400 m2 de vignes et de les intégrer à la zone protégée par la loi».
À quelques jours du vote, il est difficile de faire un pronostic parmi les Corsalins et les Corsalines. Il se pourrait tout de même que l’argument du bien public finisse par l’emporter sur celui du paysage. À suivre dimanche 19 juin.