Football: Ricardo Dionisio en Suisse, acte V: un étonnant trio recomposé

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FootballRicardo Dionisio en Suisse, acte V: un étonnant trio recomposé

Le nouvel entraîneur de Stade Lausanne retrouve à la Pontaise des personnalités qu’il a bien connues à Nyon. Premier défi pour lui: le derby de dimanche face au Lausanne-Sport.

Florian Vaney
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Florian Vaney
La cinquième aventure suisse de Ricardo Dionisio débutera pour de bon ce dimanche à la Tuilière.

La cinquième aventure suisse de Ricardo Dionisio débutera pour de bon ce dimanche à la Tuilière.

Pascal Muller/freshfocus

Avant de devenir directeur sportif de Stade Lausanne Ouchy, Hiraç Yagan était un joueur. Passé par le Stade Nyonnais. Avant de prendre les commandes du SLO, Vartan Sirmakes a connu d’autres expériences en tant que président de club. L’une d’elles au Stade Nyonnais. Avant d’être appelé il y a dix jours sur le banc du néo-promu de la Pontaise, Ricardo Dionisio a collaboré au sein d’une multitude de staffs à travers la planète. Dont celui du Stade Nyonnais.

Ces trois hommes-là ont déjà formé un trio lors de la saison 2017/2018. Six ans plus tard, 40 kilomètres plus à l’est et deux divisions plus haut, il se recompose. Pour tenter de mener Stade Lausanne au maintien en Super League.

Nyon avait voulu l’empêcher de partir à Sion

En faisant appel au Portugais pour remplacer Anthony Braizat, les dirigeants stadistes savent exactement à quelle porte ils ont frappé. Si leur histoire commune est passée par des hauts et des bas, elle raconte sans doute principalement un respect mutuel. Fin 2019, le Stade Nyonnais présidé par Vartan Sirmakes (Hiraç Yagan venait d’arrêter sa carrière) s’était battu pour empêcher Ricardo Dionisio, son coach d’alors, de filer au FC Sion. À coup de communiqués, de démentis et de menaces de mener l’affaire en justice.

Avant de découvrir à quoi ressemble un match de Super League à la Pontaise, Ricardo Dionisio verra déjà l’autre stade de la ville, la Tuilière, dimanche.

Avant de découvrir à quoi ressemble un match de Super League à la Pontaise, Ricardo Dionisio verra déjà l’autre stade de la ville, la Tuilière, dimanche.

Pascal Muller/freshfocus

Au bout d’un épisode mouvementé et peu commun, l’entraîneur avait bien signé à Tourbillon. «Le projet du Stade Nyonnais était super, cohérent, bien pensé. C’est normal que le club souhaitait ne pas perdre son coach. Je ne garde aucune rancœur de cette histoire. Je n’en garde quasiment jamais, à vrai dire», assure aujourd’hui Ricardo Dionisio.

«Je ne laisse aucune place aux faux-semblants. Si un joueur a fait quelque chose de bien, il le sait. Si c’est mauvais, il le sait aussi.»

Ricardo Dionisio

Désormais quadragénaire, celui qui s’est formé avec les préceptes de Benfica n’est plus exactement un nouveau venu. On le connaît à Nyon, à Servette, à Sion. Au Brésil aussi, où sa dernière aventure s’est achevée en septembre, comme en Équateur, où il a remporté le championnat en 2021. En tant qu’entraîneur assistant, comme cela a souvent été le cas dans sa carrière. Les places de numéro 1 se veulent rares. Parfois, elles valent bien quelques sacrifices. Amoureux de la chaleur que peut faire naître le football, Ricardo Dionisio sait que la glaciale et déserte Pontaise n’en a que bien peu à lui offrir.

Fâché avec le foot suisse? Il faut croire que non

Puisqu’il vit son cinquième passage en Suisse, puisque même loin du pays il a continué à suivre son football – «Les déplacements peuvent durer longtemps en Amérique du Sud, j’avais le temps de regarder de la Super, de la Challenge et parfois même de la Promotion League» –, Ricardo Dionisio n’est que très partiellement fâché avec le football suisse, comme il l’avait laissé entendre ici. Plongé dans le travail du matin au soir, comme il aime, il n’a d’yeux que pour le premier défi qui se présente dans sa nouvelle aventure: le derby de ce dimanche face au Lausanne-Sport (14h15).

Au quotidien, son équipe a pu découvrir l’exigence qui le caractérise. Évidemment, les matches seront analysés à la vidéo. Les entraînements, eux, le sont déjà. «Malgré ce qu’on met en place, j’ai davantage le sentiment d’être proche de mes joueurs, plutôt qu’exigeant envers eux. Par contre, je ne laisse aucune place aux faux-semblants. Si quelqu’un a fait quelque chose de bien, il le sait. Si c’est mauvais, il le sait aussi.»

Bons ou mauvais, les plus de 6000 spectateurs attendus à la Tuilière sauront se faire eux-mêmes une idée. Même s’ils se concentreront avant tout sur «leur» LS, qui ne perd plus depuis cinq matches.

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