FootballDavid Bettoni: «Le haut niveau, c’est moins de soi et plus pour l’équipe»
Au Cornaredo ce dimanche (16h30), le FC Sion visera un quatrième match sans défaite. Son coach décortique une méthode ayant fait des Valaisans la meilleure équipe des trois dernières journées.
- par
- Nicolas Jacquier
Quelle était la meilleure équipe de Super League du mois d’avril avant le coup d’envoi de la 29e journée? De façon assez étonnante, il s’agit du FC Sion. Avec sept points récoltés en trois sorties (avec des victoires fêtées contre Lucerne et Grasshopper à l’extérieur entrecoupées d’un nul contre Servette à domicile), le club de Tourbillon fait mieux que Lucerne (6), Bâle et Servette (5 chacun), Young Boys (4), etc. C’est à tout le moins le signe d’un changement, voire d’une prise de conscience.
Les Valaisans n’avaient plus réussi une pareille série positive depuis quinze mois. À l’époque, ils avaient remporté le derby contre Lausanne (2-0) juste avant la pause hivernale, avant d’enchaîner victorieusement à la reprise de janvier 2022 contre Grasshopper (2-0) et d’aller chercher un nul méritoire à Bâle (3-3). Le quatrième rendez-vous avait ensuite été fatal aux joueurs de Paolo Tramezzani (défaite 1-0 à Lucerne).
Semaine anglaise
Faire mieux, c’est l’objectif de David Bettoni, lui-même successeur de Fabio Celestini. Lugano n’est que la première étape d’une semaine anglaise comprenant aussi la réception du FC Bâle jeudi (20h30) et un nouveau déplacement dominical au Letzigrund pour y affronter cette fois Zurich. Trois rendez-vous décisifs dans la lutte pour échapper à la place de barragiste. «On veut être compétitif à chaque match», résume Bettoni.
Refusant de tirer la couverture à lui alors même qu’il est à l’origine de ce renouveau, comment le nouveau coach vit-il cette embellie? «Je suis content de voir nos supporters enfin contents. Au niveau des joueurs, une prise de conscience s’est produite. Je vois un changement au niveau de l’état d’esprit. Changer sans cesse de coach, c’est bien beau mais à un moment, il faut regarder la réalité… Les joueurs ont adhéré plus rapidement que prévu à ce que je leur demandais. Si nos points valident le travail effectué, le mérite en revient d’abord aux joueurs.»
Depuis son arrivée, le technicien français a remis les choses à plat. Avec lui, il n’y a plus de passe-droits, de tickets attribués d’avance, tout le monde est impliqué. «Même si je dois opérer des choix, je ne suis pas le type d’entraîneur qui laisse des joueurs sur le côté sans explication. Il faut arrêter de se regarder soi-même. Celui qui doit gagner, c’est l’équipe. Le haut niveau, c’est moins de soi et plus pour l’équipe.» Mais le Sion de Bettoni, c’est aussi cette équipe qui sait convoquer le destin en faisant tourner les moments clivants en sa faveur. Provoquer la baraka, c’est une nouveauté cette saison.
Si tout reste infiniment fragile et perfectible, un chemin est tracé. Sion veut s’y engouffrer. «On commence à être une équipe respectée parce que Sion dégage une identité respectable.» La suite, c’est ce rendez-vous du jour au Cornaredo que le visiteur abordera sans Lindner, souffrant d’une fracture du pouce de la main gauche qui l’éloignera des terrains pour trois semaines et remplacé par Fickentscher, ni Ziegler (suspendu), remplacé par Saintini, un autre revenant. Itaitinga (touché jeudi à l’entraînement) et Balotelli (adducteurs) sont eux aussi blessés. Face à un adversaire difficile à manœuvrer, le rendez-vous tessinois dira jusqu’à quel point la mue du FC Sion est en train de s’opérer.