Crise migratoire: Joe Biden commence sa première visite au Mexique

Publié

Crise migratoireJoe Biden commence sa première visite au Mexique

Le président a commencé dimanche sa première visite officielle au Mexique placée sous le signe de la lutte antidrogue et de l’afflux-record de migrants à la frontière entre les deux pays.

Le président américain arrive au Texas, dimanche.

Le président américain arrive au Texas, dimanche.

AFP

Joe Biden a été accueilli par son homologue mexicain Andres Manuel Lopez Obrador à sa descente d’Air Force One qui a atterri à 19 h 23 (03 h 23 en Suisse) sur une piste du nouvel aéroport Felipe Angeles, à une cinquantaine de kilomètres au nord-est de Mexico.

Avant même de saluer son homologue mexicain, Joe Biden a déclaré qu’il «avait hâte de continuer de travailler» avec un autre partenaire important des États-Unis en Amérique latine, le président brésilien Lula.

Sur Twitter, Joe Biden a fait part de son «plein soutien» aux «institutions démocratiques du Brésil» après le saccage dans la capitale Brasilia des lieux de pouvoir (Congrès, Cour suprême, palais présidentiel) par des partisans de l’ex-président d’extrême droite Jair Bolsonaro

«Je condamne l’assaut contre la démocratie et contre le transfert pacifique du pouvoir au Brésil», a ajouté le président américain, en référence aux violences une semaine après l’investiture de Lula.

Lutte contre les drogues

Joe Biden et Andres Manuel Lopez Obrador doivent se rencontrer lundi pour des entretiens bilatéraux. Ils seront rejoints par le Premier ministre canadien Justin Trudeau pour un 10e sommet mardi «des leaders d’Amérique du Nord».

Le partenariat avec le Canada et le Mexique est «crucial», a déclaré en fin de semaine le porte-parole du Conseil national de sécurité John Kirby, en mentionnant l’économie, la stabilité démocratique et les questions migratoires.

Entre autres sujets bilatéraux, les États-Unis mentionnent la question de la lutte contre les drogues qui transitent par le Mexique, à commencer par le fentanyl, une drogue de synthèse.

Près des deux tiers des 108’000 décès par overdose enregistrés aux États-Unis en 2021 concernaient des opioïdes de synthèse, et la quantité de fentanyl saisie pour la seule année 2022 est supérieure à celle qui serait nécessaire pour tuer l’ensemble de la population américaine, selon la DEA (agence américaine antidrogue).

John Kirby a déclaré que les États-Unis étaient «reconnaissants» de l’arrestation jeudi au Mexique d’un «trafiquant-clé de fentanyl», Ovidio Guzman, fils du narcotrafiquant «Chapo» Guzman, qui purge une peine de prison à vie aux États-Unis.

L’opération a fait 10 morts parmi les forces de l’ordre et 19 parmi les membres du Cartel de Sinaloa.

Crise migratoire

Avant d’arriver à Mexico, Joe Biden a fait étape au Texas dans la ville frontalière d’El Paso, l’une des grandes portes d’entrée des migrants aux États-Unis le long des 3100 km de frontière commune.

Le dirigeant américain, accusé par l’opposition républicaine de fermer les yeux sur cette crise, a rencontré des agents de la police aux frontières pour tenter de s’attaquer à un point faible de son bilan. «Ils ont besoin de beaucoup de ressources. On va en trouver pour eux», a-t-il déclaré après sa visite d’un poste de contrôle de la frontière.

À El Paso, Joe Biden avait été accueilli par le très conservateur gouverneur du Texas Greg Abbott, l’un de ses grands détracteurs. Sa visite intervient «deux ans trop tard», a déclaré Greg Abbott.

Le président américain est accompagné par son ministre de la Sécurité intérieure, Alejandro Mayorkas, qui a appelé dimanche sur ABC à une «solution régionale» à la crise migratoire.

La Maison Blanche avait déjà annoncé jeudi des mesures pour tenter de soulager la frontière, où plus de 230’000 arrestations ont encore été enregistrées en novembre.

Jusqu’à 30’000 migrants seront autorisés chaque mois à entrer aux États-Unis en provenance de Cuba, Haïti, du Nicaragua et du Venezuela, mais ils devront arriver par avion pour ne pas ajouter à la charge de travail des gardes-frontières au sol.

Le changement climatique sera également au menu des discussions, les États-Unis et le Mexique ayant annoncé à la COP 27 un projet d’énergie renouvelable de 48 milliards de dollars d’investissement.

La nécessité de développer des chaînes d’approvisionnement en composants électroniques afin de réduire la dépendance de Washington vis-à-vis de l’Asie sera aussi au cœur des échanges.


(AFP)

Ton opinion

4 commentaires